OISEAUX

Ordre I. - Rapaces

Les Rapaces, ou Oiseaux de Proie, se nourrissent de la chair des autres animaux.

Leur bec est fort et crochu. Leurs yeux, situés sur les côtés de la tête chez les espèces Diurnes, sont, chez les Nocturnes, très grands, placés de face et entourés de plumes raides formant un disque facial.

Leurs ailes sont bien développées, avec de grandes plumes ou rémiges longues et fortes ; leur vol est puissant, principalement celui des Diurnes.

Leurs pattes ont un doigt en arrière et trois en avant, mais chez quelques espèces un des doigts d'avant peut être dirigé en arrière ; tous sont terminés par des ongles aigus, longs, forts et recourbés. Suivant les espèces, les tarses sont nus ou couverts de plumes.

Les rectrices ou plumes de la queue sont ordinairement assez longues et fortes chez les Diurnes, plus courtes et plus faibles chez les Nocturnes.

RAPACES DIURNES OU FALCONIDÉS

Famille des Aquilidés

GENRE AIGLE, Aquila - Brisson.

Bec fort, assez long, mais plus court que la tête, commençant à se recourber à une petite distance de sa base ; tarses et doigts forts, ongles puissants ; queue peu allongée, légèrement arrondie.

1. Aigle fauve, ou royal, Aquila fulva - Linné.

Aigle royal, Aquila chrysaetos

Couleur générale d'un brun foncé ; côtés de la tête, nuque et dessus du cou d'un blond roux ; rémiges plus ou moins blanchâtres à leur base, très brunes à l'extrémité ; queue marbrée de gris sombre chez les adultes, à demi blanche chez les jeunes ; tarses recouverts de plumes blanchâtres, jusqu'aux doigts ; membrane de la base du bec, ou cire, jaune ; doigts jaunes ; bec gris noirâtre ; ongles noirs ; iris brun rougeâtre. Taille : 0 m. 95 à 1 m. 15, du bout du bec au bout de la queue.

Ce Rapace se montre accidentellement dans le département de l'Indre. Nous avons acheté, chez un naturaliste de Châteauroux, un superbe Aigle fauve de 2 m. 10 d'envergure, tué en 1877 dans les environs de Buxières-d'Aillac. Nous tenons de M. de Lesparda qu'un autre sujet a été tué vers 1878 à Herblay, près de Vatan.

GENRE PYGARGUE, Haliaetus - Savig.

Bec fort, un peu moins long que la tête, d'abord droit, puis recourbé à l'extrémité ; tarses et doigts forts, ongles robustes ; queue peu allongée, arrondie.

2. Aigle pygargue, Haliaetus albicilla - Leach.

Pygargue à queue blanche, Haliaeetus albicilla

Couleur d'un brun cendré, ou variée de brun et de roussâtre, avec les grandes rémiges plus sombres ; queue blanchâtre chez les adultes ; tarses non emplumés dans leur partie inférieure, jaunes ainsi que les doigts ; cire jaune, bec brun clair ; iris jaunâtre ou brun clair.

Taille : 0 m. 80 à 0 m. 95.

Cet Aigle visite presque tous les ans la Brenne, en décembre et janvier, surtout par les froids rigoureux, mais sans y séjourner longtemps. De beaux sujets figurent dans la collection Mercier-Génétoux, à Argenton ; dans l'œsophage d'un de ces Oiseaux, tué en Brenne, on a trouvé l'os maxillaire d'un énorme Brochet. En 1870, 1873, 1874, 1875, 1878, 1892, on a observé le Pygargue dans nos marais. Vers la mi-décembre 1879, un couple demeura pendant quatre ou cinq jours sur les bords de l'étang de la Gabrière ; ils se tenaient ordinairement à terre, dans la neige, où ils laissaient partout les larges empreintes de leurs pieds. Ils ne parurent pas avoir fait de capture autour des étangs glacés et déserts, et pourtant la durée de leur séjour indiquerait qu'ils avaient tout d'abord trouvé quelque nourriture. Un autre sujet que nous avons vu monté au Blanc, chez M. David, avait été tué le long d'un étang voisin de Bélâbre. En décembre 1886, un jeune sujet fut abattu au Bouchet, au moment où il se perchait sur un chêne, par le garde de M. Fombelle. En décembre 1890 et janvier 1891, huit ou neuf Pygargues ont été tués aux environs du Blanc, de Bélâbre, de Mézières ; en janvier 1893, nous avons vu planer deux magnifiques sujets au-dessus d'un étang de la Brenne ; enfin, en novembre 1893, M. Brouard, de Tournon, a tué sur les bords de la Creuse un Pygargue de 2 m. 30 d'envergure. Cet Aigle, qui avait l'estomac vide, planait en compagnie d'un autre sur les bois, le long de la rivière.

GENRE BALBUZARD, Pandion - Savig.

Bec de la longueur de la moitié de la tête ; tarses et doigts robustes ; ongles forts, très recourbés ; queue de moyenne longueur, un peu arrondie.

3. Balbuzard fluviatile, Pandion haliaetus - Lesson.

Balbuzard pêcheur, Pandion haliaetus

Plumes de la tête et de la nuque effilées, blanches, tachetées de noirâtre ; du bec aux côtés du cou une large bande d'un brun foncé ; parties supérieures du corps d'un brun noirâtre, inférieures blanches avec quelques taches d'un brun clair sur le haut de la poitrine ; cire, tarses et doigts bleuâtres ; bec noirâtre ; iris jaune.

Taille : 0 m. 55 à 0 m. 65.

Le Balbuzard n'est pas sédentaire en Brenne, mais on l'y tire, chaque année, soit en février et mars, soit en octobre, jamais en grand nombre. Dans les premiers jours de mars 1883, deux Balbuzards ont séjourné pendant une semaine sur l'étang de Lérignon.

Nous l'avons vu en février planer sur la Gabrière, en octobre sur l'étang de la Mer Rouge.

Un chasseur a tué, dans les premiers jours d'octobre, un magnifique mâle qui habitait depuis quelque temps les hautes roches de granit qui bordent les rives de la Creuse, près le village du Pin ; cet Oiseau figure aujourd'hui dans la collection Mercier-Génétoux. Enfin, à Châteauroux, nous avons vu un beau sujet tué dans les environs.

Le Balbuzard se nourrit principalement de Poissons, aussi de Grèbes, de Canards et de Poules d'eau.

GENRE CIRCAÈTE, Circaëtus - Vieillot.

Tête grosse ; bec moitié moins long que la tête ; tarses, doigts et ongles proportionnellement moins forts que chez les espèces précédentes ; queue de moyenne longueur, arrondie.

4. Circaète jean-le-blanc, Circaëtus gallicus - Vieillot.

Circaète Jean-le-Blanc, Circaetus gallicus

Corps brun cendré en dessus, blanc en dessous avec des taches oblongues brunes ; rémiges noirâtres ; queue blanchâtre en dessous ; cire, tarses et doigts jaunes ; bec gris noirâtre ; iris jaune.

Taille : 0 m. 65 à 0 m. 70.

Le Jean-le-Blanc est rare et sédentaire en Berry, de même qu'en Poitou et en Anjou. Nous savons qu'il a été tué en Brenne sur les bords de l'étang de Missiaume en juillet 1874. D'après M. de Lesparda, cette espèce est tuée presque chaque année aux environs de Châteauroux ; ce chasseur émérite, autant qu'intelligent et sérieux observateur, a tué deux beaux sujets, dont une femelle sur son nid, le 27 avril 1875, dans les bois de Laleuf. Cette femelle couvait un seul œuf blanchâtre de la grosseur d'un œuf de Dindon, mais moins allongé ; le nid était construit sur un gros chêne.

Une autre personne surprit un bel exemplaire dans les vignes de Mérigny, en septembre 1876. En 1877, M. Beucher, d'Argenton, tua ce Rapace dans les bois des Prunes ; il en fit don à M. Alfred Mercier-Génétoux qui le monta et le mit dans la collection de son père.

Le Jean-le-Blanc se nourrit surtout de petits Mammifères, d'Oiseaux et de Reptiles.

 


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