OISEAUX
Doigts peu allongés ; le pouce nul ou peu développé, ne touchant pas toujours la terre et pourvu d'un très petit ongle ; lorums et tour des yeux emplumés.
Famille des Otididés
GENRE OUTARDE, Otis - Linné.
Bec robuste, large à la base ; ailes assez allongées, amples, concaves ; tarses longs, nus au-dessus du genou ; pouce nu.
164. Outarde barbue, Otis tarda - Linné.
Outarde barbue, Otis tarda
Tête, cou, poitrine et bords des ailes cendrés ; à la base du bec une touffe de longues plumes à barbes effilées ; parties supérieures d'un roux jaune rayé de noir, les inférieures blanches ; queue rousse coupée de bandes noires. Taille dépassant 1 mètre. La femelle, beaucoup plus petite que le mâle, n'a pas de plumes effilées à la base du bec.
L'Outarde barbue visite le département dans les hivers rigoureux, par troupes de cinq à quinze individus qui disparaissent au dégel.
En 1870, plusieurs furent tuées à Lureuil, à Martizay, à Saint-Gaultier ; la collection Mercier contient deux beaux sujets capturés avant cette époque, l'un à Ciron, l'autre à Argenton. De 1870 à 1879, on a constaté à plusieurs reprises la présence de ce bel Oiseau au Blanc et à Châteauroux ; en décembre 1879, une bande de treize ou quatorze Outardes séjourna durant quinze jours près de Nervault, commune du Blanc, et le 10 ou 11 janvier 1880, trois furent tuées aux environs de Mézières-en-Brenne. Depuis 1891, elles semblent devenir de moins en moins rares au fort de l'hiver, cinq ou six captures au moins eurent lieu en décembre 1891 dans l'arrondissement du Blanc, et un énorme sujet demeura plusieurs jours, en janvier suivant, aux environs du tunnel de Chabenet. En 1892 et 1893, plusieurs captures nous ont été également signalées sur divers points, et durant ces deux années, un paysan d'Ingrandes a tué, dans le même champ, trois Outardes.
La chair de la grande Outarde est noirâtre, et tient le milieu, comme goût, entre la chair du Canard et celle du Lièvre.
165. Outarde canepetière, Otis tetrax - Linné.
Outarde canepetière, Tetrax tetrax
Sommet de la tête d'un jaune roux, taché de brun noirâtre ; gorge cendrée avec un collier blanc en sautoir, suivi d'une bande noire qui occupe tout le derrière du cou ; toutes les parties supérieures d'un jaune roussâtre semé de zigzags noirâtres. Au mois de juillet, la couleur cendrée, le noir et le blanc de la gorge, du cou et de la poitrine disparaissent et sont remplacés par des plumes de la couleur de celles du dos. Taille : 0 m. 45.
Les Canepetières arrivent par troupes dans l'Indre du 25 mars au 10 avril. Elles s'établissent par couples dans nos plaines et nichent dans le creux des sillons. Là, la femelle pond 3 à 5 œufs d'un vert sombre, marbré de gris ou d'olivâtre, de 0 m. 055 sur 0 m. 039, les petits une fois éclos vivent en compagnie avec leurs parents jusqu'au moment du départ, ils sont de suite très sauvages et se laissent difficilement approcher.
La Canepetière affectionne certains champs, comme du reste le font un peu tous les Oiseaux. Chaque année on trouve une compagnie dans un rayon de 400 mètres autour d'un point donné, alors qu'on n'en trouve jamais ailleurs. Et il en est de même au moment des passages. Les Canepetières paraissent suivre en descendant du Nord vers le Midi une ou plusieurs lignes presque droites dont elles ne s'écartent guère ; on les trouve dans une succession de champs et de plaines à la file les unes des autres, toujours les mêmes, et on les chercherait en vain à droite ou à gauche.
Pendant tout le mois d'octobre, surtout du 10 au 20, un passage très considérable a lieu dans notre pays. Le chasseur les trouve alors solitaires, ou par couples, ou par bandes de quinze à vingt. Elles se tiennent dans ces trèfles noirs réservés par le faucheur jusqu'à la maturité des graines, dans les landes, les brandes, les chaumes et partent généralement de fort loin ; mais il arrive que, dans une vigne épaisse, on surprend une Canepetière seule qui, peut-être fatiguée du voyage ou endormie, s'envole sous les pieds de l'heureux chasseur. Au moment qu'elle s'enlève de terre, la petite Outarde jette trois ou quatre sons et s'éloigne d'un vol sifflant et assez rapide ; elle fait ensuite de grands cercles en l'air et finit par s'abattre de nouveau, souvent près de l'endroit où elle était posée. Le dernier passage a lieu vers la mi-novembre.
Elle vit d'Insectes, surtout de Grillons et de Sauterelles.