POISSONS OSSEUX Malacoptérygiens Cyprinidés

GENRE CYPRINOPSIS, Cyprinopsis - Fitzinger.

Tête assez grosse ; yeux plutôt grands ; corps et queue peu allongés, un peu comprimés ; écailles grandes. Nageoire dorsale 2levée dans sa partie antérieure, large, munie de 3 rayons simples et de 16 ou 17 rameux ; les deux premiers rayons simples très petits, le troisième plus grand, fort et dentelé. Pectorales larges, arrondies, portées par 1 ou 2 rayons simples et 13 ou 16 rameux. Ventrales situées en face de la partie antérieure de la dorsale, munies de 1 ou 2 rayons simples et 8 rameux. Anale assez élevée, munie de 2 ou 3 rayons simples et 6 rameux, les deux premiers rayons simples très petits, le troisième grand, fort et dentelé. Caudale bien développée, échancrée. Ligne latérale assez courbée dans sa partie antérieure et ensuite presque droite, formée de 28 à 29 écailles.

13. — Cyprinopsis doré, Cyprinopsis auratus - Fitzinger.

Carassin doré, Carassius auratus

Rouge foncé en dessus, plus clair en dessous ; iris rougeâtre. Sa coloration est très variable, sa taille ordinairement petite.

Le Cyprinopsis doré est plus connu sous le nom de Poisson rouge. Originaire de la Chine, il s'est parfaitement acclimaté en France. Dans le département, il se reproduit depuis longtemps dans une grande mare herbue située près du domaine des Marauts, aux environs de Thenay. Là on trouve des sujets rouges, blanc et rouge, noir et rouge, cuivrés, verdâtres, d'autres entièrement blancs, d'autres de la couleur de la Carpe ; l'iris a ordinairement les mêmes couleurs que le corps. On rencontre aussi ce Poisson dans les bassins de beaucoup de châteaux.

Il se nourrit d'herbes et de Vers.

GENRE BOUVIÈRE, Rhodeus - Agassiz.

Tête de moyenne grosseur, plutôt petite, yeux grands. corps et queue peu allongés, assez comprimés ; écailles grandes. Nageoire dorsale élevée dans sa partie antérieure, de largeur moyenne, portée par 3 rayons simples et 9 rameux ; pectorales portées par 1 ou 2 rayons simples et 7 à 9 rameux ; ventrales situées en face et parfois un peu en avant de la partie antérieure de la dorsale, munies de 2 rayons simples et 6 rameux ; anale haute, assez large, munie de 2 ou 3 rayons simples et de 9 ou 10 rameux ; caudale bien développée, échancrée. Ligne latérale courte, courbée, et visible seulement à la partie antérieure du corps.

14. — Bouvière commune, Rhodeus amarus - Agassiz.

Bouvière, Rhodeus sericeus

Parties supérieures d'un brun verdâtre ; de chaque côté, une large bande d'un bleu verdâtre part de la base de la caudale, suit les côtés de la queue et se termine sur les flancs ; parties inférieures blanches, argentées ou d'un blanc jaunâtre ; tout le corps a des reflets violets, surtout au printemps ; iris argenté ou très légèrement cuivré, avec la partie supérieure rougeâtre. Longueur : 5 à 7 centimètres.

La Bouvière est assez commune dans l’Indre et dans beaucoup de nos rivières ; nous l'avons capturée bien des fois dans la Creuse, à Argenton, et M. A. Dupuy nous a envoyé de beaux sujets pris dans le Nahon. Elle vit par bandes nombreuses et fréquente les endroits herbus.

Au printemps, à l'époque du frai, la femelle est munie d'un long tube situé en arrière de l'anus ; d'après le Dr Noll, ce tube lui sert à introduire ses œufs dans le bec des Moules d'eau douce ; le mâle éjacule sa laitance en même temps, et les œufs se développent sur les branchies des Mollusques.

 

On pêche cette espèce au moyen de petites nasses ou de bouteilles, et beaucoup des pêcheurs qui la prennent croient qu'ils capturent de très jeunes Carpes.

Dans nos aquariums, nous nourrissions nos Bouvières avec des Vers de vase et des conferves.

GENRE BRÊME, Abramis - Cuvier.

Tête assez petite ; yeux latéraux, grands ; corps élevé, peu allongé, très comprimé ; queue comprimée ; écailles grandes. Nageoire dorsale très élevée dans sa partie antérieure, munie de 3 rayons simples et 9 rameux ; pectorales allongées, portées par 1 rayon simple et environ 16 rameux ; ventrales situées en avant de la perpendiculaire descendant de la partie antérieure de la dorsale, portées par 2 rayons simples et 7 ou 8 rameux ; anale très élevée dans sa partie antérieure, large, munie de 3 rayons simples et environ 23 rameux ; caudale très développée, très échancrée. Ligne latérale assez courbée dans sa partie antérieure, puis presque droite, et formée par 53 écailles environ.

15. — Brême commune, Abramis brama - Valenciennes.

Brême, Abramis brama

Parties supérieures d'un brun noirâtre ou verdâtre ; côtés argentés ; parties inférieures blanches, argentées, ou d'un blanc légèrement jaunâtre ; iris argenté.

La Brême peut peser 3 ou 4 kilogrammes, mais elle arrive rarement à ce poids dans nos contrées ; on en a pris de 5 livres dans la Bouzanne, aux environs de Tendu.

Assez rare dans la Creuse et la Claise, commune dans l’Indre, le Cher et la Théols, très commune dans la Bouzanne, on la trouve aussi dans quelques étangs de la Brenne, mais c'est un Poisson peu estimé des éleveurs.

Elle vit ordinairement par troupes, fréquente les creux et les faibles courants et fraye en mai et juin. Elle mange des végétaux, des Insectes, des Mollusques et des Vers.

 

Le Gardon Brême, ou Brême de Buggenhagen, a été trouvé dans le Cher et dans l’Indre par René Parâtre. D'après le Dr Fatio, ce Poisson est l'hybride de la Brême et du Gardon. Voici le signalement d'un sujet qui nous a été donné par R. Parâtre : parties supérieures brunes ; côtés argentés ; parties inférieures blanches, argentées ; iris légèrement doré ; tête assez petite ; corps moins comprimé que chez la Brême commune ; dorsale haute, portée par 3 rayons simples et 8 rameux ; pectorales d'un rouge brun, portées par 1 rayon simple et 15 rameux ; ventrales d'un rouge brun, portées par 2 rayons simples et 8 rameux ; anale d'un brun noirâtre, portée par 3 rayons simples et 23 rameux ; caudale échancrée, d'un brun rougeâtre à sa base et brune ensuite ; ligne latérale peu courbée, formée par 47 écailles ; bouche fendue comme chez le Gardon et non comme chez la Rotengle.

* — La Brème bordelière, Abramis bjœrkna [Brème bordelière, Blicca bjoerkna], nous a été signalée plusieurs fois comme existant dans la Bouzanne et la Théols. N'ayant pu nous procurer un seul sujet capturé dans les limites de notre département, nous pensons que cette espèce nous a été indiquée à tort comme faisant partie de notre faune.

GENRE SPIRLIN, Spirlinus - Fatio.

Tête de moyenne grosseur ; yeux grands ; corps assez élevé et allongé ; corps et queue comprimés ; écailles assez grandes. Nageoire dorsale assez élevée, portée par 2 ou 3 rayons simples et 8 rameux ; pectorales portées par 1 rayon simple et 13 rameux ; ventrales situées en avant de la perpendiculaire descendant de la partie antérieure de la dorsale, munies chacune de 2 rayons simples et 8 rameux ; anale munie de 3 rayons simples et de 16 à 18 rameux ; caudale bien développée, échancrée. Ligne latérale courbée dans sa partie antérieure, puis droite et formée de 43 à 45 écailles.

16. — Spirlin, Spirlinus bipunctatus - Bloch.

Spirlin, Alburnoïdes bipunctatus

Parties supérieures d'un brun olivâtre en dessus, avec une ligne brillante irisée de chaque côté du corps et de la queue et située bien au-dessus de la ligne latérale ; de nombreuses taches noirâtres de chaque côté de la ligne latérale, principalement vers la partie antérieure du corps. Parties inférieures blanchâtres, argentées. Iris argenté ou légèrement doré. Longueur : 10 à 11 centimètres.

Le Spirlin, plus connu dans l'Indre sous le nom d'Ablette large ou Ablette charbonnière, est commun dans notre département ; on le trouve dans presque toutes nos rivières. Il aime les courants, vit par troupes, et se nourrit de végétaux, d'Insectes et de Vers ; il fraye en mai, et, l'hiver, va se réfugier dans les creux. On le prend à l'épervier, au carrelet, à la nasse et à la carafe, ou bien à la ligne amorcée d'un Ver ou d'une Mouche.

GENRE ABLETTE, Alburnus - Rondelet.

Tête de moyenne grosseur ; yeux latéraux, grands ; corps queue allongés, comprimés ; écailles assez grandes. Nageoire dorsale élevée, munie de 2 ou 3 rayons simples et de 8 rameux ; pectorales assez longues, portées chacune par 1 rayon simple et 14 rameux ; ventrales situées en avant de la perpendiculaire descendant de la partie antérieure de la dorsale, portées chacune par 2 rayons simples et 8 rameux ; anale munie de 3 rayons simples et 18 rameux ; caudale bien développée, échancrée. Ligne latérale assez courbée, formée par 50 écailles environ.

17. — Ablette commune, Alburnus lucidus - Heckel et Kner.

Ablette, Alburnus alburnus

Parties supérieures brunâtres, olivâtres, bleuâtres ou noirâtres ; parties inférieures blanches, argentées ; iris argenté ou légèrement doré. Longueur : 14 centimètres.

L'Ablette est très commune dans la plupart de nos rivières. On la trouve par troupes nombreuses, dans les raides en été, dans les creux en hiver. Elle aime à circuler non loin de la surface, guettant les Insectes qui se laissent choir dans l'eau ; elle se nourrit aussi de Vers et d'herbes aquatiques. Elle fraye en mai, dans les courants ; à cette époque, la tête de l'Ablette devient parfois rugueuse, ainsi que chez beaucoup d'espèces de Poissons blancs. On la prend à la ligne amorcée d'un Ver rouge ou d'une Mouche, ou bien à la nasse, à la bouteille et à l'épervier. Au moment des crues, nous avons vu des pêcheurs en capturer d'énormes quantités au moyen d'un carrelet ; cette pêche est heureusement prohibée aujourd'hui.

 


Sommaire
général

Table
des matières

Index
des noms français actuels

Index
des noms latins actuels

Cahiers
naturalistes