MAMMIFÈRES CHIROPTÈRES 

Famille des Vespertilionidés

GENRE OREILLARD, Plecotus - E. Geoffroy.

Museau assez allongé ; oreilles très grandes, d'environ 0 m. 035 de longueur et de 0 m. 020 de largeur, munies d'un oreillon long de 0 m. 017 et assez étroit. Les membranes et les oreilles ont une teinte brune.

4. — Oreillard commun, Plecotus auritus - Geoffroy.

Oreillard roux, Plecotus auritus

Pelage brun grisâtre en dessus, gris en dessous. L'aile s'insère à la base des doigts. Envergure : 0 m. 260 ; tête et corps : 0 m. 050 ; queue : 0 m. 045.

Espèce très commune qui, le jour, dort cachée dans les trous de murs, les carrières, les greniers, parfois dans l'espace situé entre les vitres et les contrevents d'une fenêtre, et qui, dès le crépuscule, s'envole à la recherche des petits Insectes nocturnes. Son vol est assez rapide, très coupé, très capricieux. Nous l’avons vue voler dès la fin de janvier et pourtant elle est assez frileuse. Au mois de mai, l'Oreillard circule à travers les branches des arbres et se frôle à tous les rameaux, comme s'il saisissait des Insectes posés sur les fleurs ; pendant les beaux jours, des individus de cette espèce venaient souvent, à la nuit tombante, visiter les bassins dans lesquels nous élevions nos larves de Batraciens et capturaient les minuscules Insectes qui voltigeaient près de la surface de l'eau. En hiver, on le trouve, seul ou par petites bandes, suspendu aux voûtes des cavernes et des souterrains, dans des endroits bien abrités, ou enfoncé profondément dans les fissures ; il a alors les oreilles repliées le long du corps, les oreillons seuls restant droits. Nous l'avons capturé dans les caves des ruines des châteaux de la Prune, de Bournoiseau, dans les souterrains du château de Chabenet, au Châtelier, au Blanc, au Bouchet, et même dans un grenier, à Argenton, où l'animal s'était placé entre les plis d'une couverture de laine jetée sur une corde tendue.

Les femelles se réunissent en bandes pour élever leurs petits.

GENRE BARBASTELLE, Synotus - Keyserling et Blasius.

Museau large ; oreilles à peine de la longueur de la tête, larges, fortement dentelées à leur bord externe ; oreillons assez allongés et triangulaires. Les membranes, les oreilles et la face ont une teinte noirâtre.

5. — Barbastelle commune, Synotus barbastellus - Keys. et Blas.

Barbastelle d’Europe, Barbastella barbastellus

Pelage brun foncé, presque noir en dessus, un peu plus clair en dessous et parfois blanchâtre vers l'anus. L'aile s'insère à la base des doigts. Envergure : 0 m. 280 ; tête et corps : 0 m. 048 ; queue : 0 m. 044.

La Barbastelle est assez commune dans notre département. Elle habite, le jour, dans les greniers, les clochers et les combles des vieux édifices ; elle sort le soir de bonne heure et parcourt, d'un vol rapide, élevé et capricieux, les abords des villages et des vieux bâtiments, même les jardins des villes, poursuivant les Insectes qui lui servent de nourriture. Son sommeil hibernal est peu profond, on la voit souvent voltiger en plein hiver ; elle se retire dans les souterrains et les cavernes pendant les grands froids seulement. On la trouve ordinairement isolée, suspendue aux voûtes de sa demeure, parfois exposée à de violents courants d'air, car elle est peu frileuse. Il nous est arrivé plusieurs fois d'en rencontrer deux, l'une à côté de l'autre, enfoncées dans la même fissure.

Nous avons capturé cette espèce, pendant les hivers rigoureux, dans les tours du château de la Prune, dans les caves de Bournoiseau, dans celles du château de Chabenet, dans les souterrains de Prunget, dans les carrières des environs d'Argenton et du Blanc et dans les cavernes des bords de la Bouzanne. En août, nous avons tué des jeunes déjà forts ; leur coloration est moins sombre que celle des adultes.

GENRE VESPÉRIEN, Vesperugo - Keys. et Blas.

Museau peu allongé, assez large ; oreilles ordinairement assez courtes, larges ; oreillons peu allongés. Ailes longues, ayant une teinte presque noire ; membrane interfémorale, oreilles et museau noirâtres.

6. — Vespérien noctule, Vesperugo noctula - Keys. et Blas.

Noctule commune, Nyctalus noctula

Pelage brun foncé légèrement roussâtre en dessus, d'une teinte un peu plus claire en dessous ; poils lustrés, fins et serrés. Oreilles courtes et larges ; oreillon court et arrondi extérieurement. L'aile s'insère au talon. Envergure : 0 m. 350 ; tête et corps : 0 m. 072 ; queue : 0 m. 042.

Les Vespériens ont le vol rapide. Ils craignent moins le froid que les Rhinolophes, l'Oreillard et les Vespertilions ; depuis dix ans, nous n'avons trouvé qu'un seul Vespérien (une Sérotine) dans les cavernes, caves ou souterrains que nous avons explorés. On les rencontre dans les arbres creux, les clochers, les greniers, où ils se cachent dans les trous des charpentes.

Le Vespérien noctule, qui est commun dans l'Indre, est le plus joli de nos Chiroptères. Le soleil est à peine couché que l'on aperçoit, ordinairement à une hauteur prodigieuse, de grandes Chauves-souris qui volent lentement sans beaucoup changer de place. Ce sont des Noctules qui, à mesure que l'obscurité devient plus épaisse, se rapprochent de terre et finissent par prendre leurs ébats le long des rivières, des bois, dans les parcs, les jardins, les avenues, aussi bien à la campagne que dans l'intérieur des villes. Il nous est arrivé plusieurs fois de prendre des sujets entrés dans des appartements éclairés. Le jour, la Noctule habite les greniers, les clochers et les arbres creux, seule ou par petites troupes. Son sommeil hibernal dure longtemps et ne cesse qu'aux premiers beaux jours. La femelle, de même que celles des autres Vespériens, met bas un et parfois deux petits.

Cette espèce atteint souvent une taille considérable : nous avons eu entre les mains une femelle mesurant 0 m. 460 d'envergure ; elle avait été capturée près d'Argenton. Cette bête était assez tranquille, mais elle prenait une attitude menaçante toutes les fois qu'on s'approchait de sa cage ; elle montrait ses crocs redoutables et faisait entendre une stridulation rauque suivie d'une ou deux notes très aiguës.

7. — Vespérien pipistrelle, Vesperugo pipistrellus - Keys. et Blas.

Pipistrelle commune, Pipistrellus pipistrellus

Pelage brun noir en dessus, un peu plus clair en dessous ; oreilles assez courtes et larges ; oreillons arrondis au sommet, peu allongés et presque droits. L'aile s'insère à la base des doigts. Envergure : 0 m. 180 à 0 m. 200 ; tête et corps : 0 m. 038 ; queue : 0 m. 032. C'est la plus petite Chauve-souris de nos pays ; elle est très commune partout.

La Pipistrelle vole le soir de très bonne heure, parfois même en plein soleil, autour des maisons des villages et des villes, donnant la chasse aux Insectes, faisant maintes fois les mêmes demi-voltes agrémentées de cabrioles rapides. Elle sort quelquefois l'hiver, en plein jour, car son sommeil hibernal est peu profond ; le froid arrivant avec le soir, elle regagne son abri, le plus souvent un trou de charpente, dans lequel il n'est pas rare de trouver plusieurs sujets entassés les uns sur les autres.

Durant le jour, pendant la belle saison, elle reste ordinairement cachée dans une maison, un grenier de ferme, une écurie, un trou d'arbre ou de muraille, seule ou par bandes ; nous avons souvent vu des Pipistrelles sortir du même grenier en nombre considérable. Elle entre dans les appartements éclairés, circule autour des lampes ou des becs de gaz et, éblouie, ne retrouvant plus son chemin, elle décrit de fantastiques arabesques jusqu'à ce qu'elle trouve une issue pour s'enfuir.

En captivité, cette espèce est assez calme et, malgré sa petite taille, il faut lui donner une abondante nourriture si on veut la conserver en bonne santé. Une de nos Pipistrelles, placée seule dans une cage, mangeait de 20 à 30 Sauterelles chaque nuit ; un soir, elle dévora 274 Mouches domestiques ; le lendemain soir, elle en mangea 280.

En hiver, son pelage est moins sombre et plus long qu'en été.

8. — Vespérien sérotine, Vesperugo serotinus - Blasius.

Sérotine commune, Eptesicus serotinus

Pelage brun en dessus, plus clair et d'un brun jaunâtre en dessous. Oreilles un peu plus courtes que la tête, paraissant plus longues que chez les deux espèces précédentes ; oreillons assez longs mais peu larges, arrondis à leur extrémité. L'aile s'insère près de la base des doigts. Envergure : 0 m. 350 ; tête et corps : 0 m. 070 ; la queue, qui mesure environ 0 m. 050, dépasse de quelques millimètres la membrane interfémorale.

Cette espèce, très commune, a un sommeil hibernal assez long et ne sort que lorsque les belles soirées commencent à revenir. Pendant le jour, elle demeure isolée ou par paire, cachée dans les arbres creux, les clochers et les combles des vieux bâtiments. Au crépuscule, elle part de sa retraite, s’élance invariablement dans la même direction et en suivant le même itinéraire, ce que font du reste beaucoup de Chauves-souris, puis parcourt, d'abord d'un vol assez haut et lent, plus tard d'un vol bas et vif, les jardins, les avenues, les rues des villes et des villages, la lisière des bois, les bords des ruisseaux et des rivières, à la recherche des Insectes. Elle ne se montre que lorsque la température est douce et paraît craindre beaucoup les intempéries, car nous avons trouvé des Sérotines, surprises par l’orage loin de leur demeure, gisant à terre, tuées par la grêle ou par de fortes pluies. Sa voix est un grésillement assez aigu, impossible à confondre avec les notes perçantes de la Noctule.

Nous avons souvent tué la Sérotine à coups de fusil, le soir, à Argenton, où elle est abondante. Elle sait bien se défendre ; nous en avons vu une, blessée, lutter vigoureusement contre des Chats et les mettre en fuite ; nous avons également observé le combat de deux mâles qui s'attaquaient et se culbutaient en l'air avec beaucoup d'acharnement.

Le 8 janvier 1892, nous avons trouvé une grande Sérotine profondément enfoncée dans une fissure d'une chambre souterraine du château de Prunget.

Il nous est arrivé de tuer, en juillet, des jeunes déjà très forts.

GENRE VESPERTILION, Vespertilio - Keys. et Blas.

Museau assez allongé ; oreilles plus ou moins longues et larges ; oreillons longs et étroits. Les membranes, le nez et les oreilles ont une teinte plus ou moins brune. Les ailes sont larges ; le vol est moins rapide que celui des Chauves-souris du genre précédent.

9. — Vespertilion de Daubenton, Vespertilio daubentonii - Leisler.

Murin de Daubenton, Myotis daubentonii

Pelage brun foncé en dessus, d'un gris roussâtre sombre en dessous. Oreilles plus courtes que la tête et assez étroites ; oreillons assez droits et atteignant la moitié de l'oreille. L'aile s'insère au métatarse. Envergure : 0 m. 230 ; tête et corps : 0 m. 050 ; queue : 0 m. 036.

Les Vespertilions sont frileux et se réfugient dans les caves, cavernes et souterrains pour y passer la mauvaise saison. C'est là qu'on les trouve, suspendus aux voûtes, mais le plus souvent enfoncés dans les fissures de leur demeure et profondément endormis. Pendant la belle saison, ils habitent les arbres creux, les clochers, les greniers des vieux bâtiments et aussi les cavernes et les souterrains. Les femelles mettent bas un petit, très rarement deux.

Le Vespertilion de Daubenton est rare dans l’Indre ; nous ne l'avons capturé qu'une dizaine de fois, pendant l'hiver, dans les souterrains des châteaux de Chabenet, dans les caves de Bournoiseau et dans les grottes des bords de la Bouzanne et de la Creuse, enfoncé dans des fentes. L'été, il habite les arbres creux et les greniers.

10. — Vespertilion murin, Vespertilio murinus - Linné.

Grand murin, Myotis myotis

Pelage brun roux en dessus, gris très pâle en dessous. Oreilles de la longueur de la tête ; oreillons longs, étroits et pointus. L'aile s'insère près de la base des doigts. Envergure : 0 m. 380 ; tête et corps : 0 m. 085 ; queue : 0 m. 045.

Le Murin est très commun ; il vole à la nuit close, tantôt lentement, tantôt avec une certaine rapidité, à une faible hauteur, et passe la journée, souvent par troupes nombreuses, dans les greniers, les clochers et les arbres creux ; le soir, il entre parfois dans les appartements éclairés. Il aime aussi à se réfugier dans les puits, même dans ceux qui sont recouverts d'une dalle et dans lesquels il s'introduit par la moindre fissure. En automne, il se retire de fort bonne heure dans sa retraite d'hiver, puisque nous l'avons trouvé, le 21 septembre, déjà blotti dans une fente d'un souterrain et tout à fait endormi ; une autre fois, nous l'avons pris, le 9 octobre, dormant du sommeil hibernal. Pourtant, lorsqu'à cette saison la température devient douce, il sort de sa demeure et vole à la recherche des Insectes. Pendant la mauvaise saison, il s'enfonce dans les fissures des voûtes ; c'est là qu'il faut le rechercher, car on le trouve rarement suspendu à la façon des Rhinolophes ; nous l'avons cependant pris plusieurs fois dans cette attitude. Il se place de préférence dans une fente étroite où il peut se suspendre par ses membres postérieurs et prendre une position à peu près verticale.

Nous avons eu pendant longtemps un Murin en captivité ; il nous connaissait parfaitement, mangeait dans notre main et ne cherchait pas à nous mordre ; à notre approche, il faisait parfois entendre de petits cris peu bruyants. Il était très tranquille, se tenait presque toujours suspendu, la tête en bas, dans un angle du haut de sa cage, et avait le sommeil si profond, même en été, qu'il lui fallait quelques instants pour se bien réveiller. Il jouissait d'un appétit formidable : un jour, il mangea 35 Sauterelles et en absorba 80 la nuit suivante ; une autre fois, il dévora 67 Sauterelles de suite et en mangea 30 autres pendant la nuit. En une seule nuit, il engloutit 1 000 Mouches domestiques et 1 455 la nuit suivante ; il n’était pas rassasié malgré ces copieux repas, car il dévora encore 300 Sauterelles pendant les quarante-huit heures qui suivirent ! Nous avons toujours fourni à cette Chauve-souris de nombreux Insectes et elle était extrêmement grasse lorsque nous lui rendîmes la liberté.

Parfois, notre Murin saisissait mal une proie assez volumineuse ; il inclinait alors vivement la tête, recourbait le corps et, prenant un point d’appui sur son ventre ou la base de sa queue, il saisissait de nouveau l’Insecte. Il buvait en trempant sa mâchoire inférieure dans l’eau, puis il levait vivement la tête et avalait le liquide. Lorsqu’il voulait uriner, il soulevait son corps en s’accrochant au moyen de l’ongle d’un de ses membres antérieurs, levait la queue et, le besoin satisfait, reprenait sa position première et s’endormait bientôt.

Nous avons souvent pris cette espèce, aux environs d’Argenton, dans les souterrains du château de Prunget, les cavernes des bords de la Creuse et de la Bouzanne, les arbres creux des bois de la Martine, où elle habite en troupes nombreuses.

Les femelles mettent bas assez tôt et les petits sont déjà forts à la fin du printemps ; ces derniers ont une teinte plus claire que les adultes. Le 8 juillet, des couvreurs nous ont apporté un grand nombre de Murins capturés dans les combles de l’église de Parnac ; il y avait beaucoup de vieilles femelles, dont quelques-unes nourrissaient encore, et des jeunes de l’année très grands et très forts.

11. — Vespertilion de Bechstein, Vespertilio bechsteinii - Leisler.

Murin de Bechstein, Myotis bechsteinii

Pelage brun roux en dessus, gris en dessous. Oreilles plus longues que la tête ; oreillons longs et pointus. Ses longues oreilles le font ressembler un peu à l’Oreillard. L’aile s’insère à la base des doigts. Envergure : 0 m. 260 ; tête et corps : 0 m. 050 ; queue : 0 m. 037.

Très rare. Le premier sujet de cette espèce qui fut pris dans l'Indre a été capturé devant nous, en avril 1888, dans une fissure d’une chambre souterraine du château de Prunget, par M. A. Lardeau, qui d'habitude nous accompagnait dans nos excursions. En avril 1889, nous en avons pris un autre dans les ruines de Bournoiseau ; il était enfoncé dans une fente de la voûte d'une cave et il avait dû se placer là depuis peu, car dans le courant de l'hiver nous avions souvent regardé dans cette fente sans y rien rencontrer. En avril 1890, un ouvrier nous apportait une femelle capturée dans une carrière, près Tendu. Enfin, le 15 janvier 1892, nous avons capturé un beau mâle dans un souterrain du château de Chabenet.

Notre ami le Dr Trouessart, dans son excellent livre sur les Mammifères de France, lui donne les arbres creux comme habitat d'été.

12. — Vespertilion de Natterer, Vespetilio nattereri - Kuhl.

Murin de Natterer, Myotis nattereri

Pelage brun en dessus, gris blanchâtre en dessous. Oreilles aussi longues que la tête, étroites ; oreillons très longs et très étroits. L'aile s'insère à la base des doigts. Envergure : 0 m. 260 ; tête et corps : 0 m. 045 ; queue : 0 m. 035. La membrane interfémorale est frangée de poils courts et raides.

Le Vespertilion de Natterer n'est pas rare ; nous l'avons pris dans les souterrains du château de Prunget, dans les caves des ruines de Bournoiseau, dans les cavernes des bords de la Creuse et de la Bouzanne ; nous l'avons tué au fusil, le soir, sur le bord de plusieurs étangs.

Pendant la belle saison, il habite les arbres creux, les clochers, les greniers, se mettant en chasse lorsque commence la nuit, volant autour des villages, des bois, près des ruisseaux et des étangs, en rasant les eaux. Il est frileux, aussi le trouve-t-on, en automne et en hiver, enfoncé dans les fissures des voûtes des caves, cavernes et souterrains. Nous ne l'avons rencontré qu'une seule fois suspendu à la façon des Rhinolophes ; il se loge ordinairement dans les fentes.

13. — Vespertilion échancré, Vespertilio emarginatus - Geoffroy.

Murin à oreilles échancrées, Myotis emarginatus

Pelage légèrement laineux, roux en dessus, un peu plus clair en dessous. Oreilles à peu près aussi longues que la tête, échancrées à leur bord supérieur externe ; oreillons longs et pointus. L'aile s'insère à la base des doigts. Envergure : 0 m. 210 ; tête et corps : 0 m. 045 ; queue : 0 m. 037.

Nous avons capturé cette espèce assez souvent, en hiver, dans les souterrains du château de Prunget et dans les grottes des bords de la Bouzanne ; nous l'avons rencontrée, par un temps très froid, accrochée aux voûtes de sa demeure, ce qui laisse supposer qu'elle a un tempérament peu frileux, mais nous l'avons aussi trouvée profondément enfoncée dans les fissures. En été, le Vespertilion échancré habite les greniers, les clochers et quelquefois les souterrains, car nous avons trouvé, en cette saison, d'assez nombreux sujets dans les caves du château de Chabenet, où ils vivaient en compagnie de Rhinolophes.

14. — Vespertilion à moustaches, Vespertilio mystacinus - Leisler.

Murin à moustaches, Myotis mystacinus

Pelage brun roussâtre très foncé en dessus ; gris roussâtre plus ou moins foncé en dessous, avec la gorge parfois assez pâle. Oreilles de la longueur de la tête ; oreillons étroits et terminés en pointe. L'aile s'insère à la base des doigts. Envergure : 0 m. 220 ; tête et corps : 0 m. 040 ; queue : 0 m. 036. Oreilles, nez et membranes d'une couleur assez sombre ; quelques poils raides sur le museau.

Ce Chiroptère est très commun. Pendant la belle saison, on le voit, de bonne heure dans la soirée, voler au-dessus des étangs et des ruisseaux, autour des bois et des fermes, à une faible hauteur, d'un vol souple et assez rapide. Il se retire, pendant le jour, dans les trous des murs, les arbres creux, les greniers, les clochers et même dans les souterrains. L'hiver, il habite les cavernes, carrières et souterrains ; il n'est pas très frileux, car nous l'avons pris bien plus souvent suspendu aux voûtes qu'enfoncé dans les fissures. Nous l'avons capturé, isolé ou par petites troupes, dans les caves du château du Cellier et des ruines de Bournoiseau, dans les souterrains du château de Chabenet, dans les carrières des bords de la Creuse et de la Bouzanne et à la ferme de Lérignon.

Cette espèce se laisse prendre, probablement dans des cavités d'arbres peu profondes plutôt qu'au vol, par les Pies et les Rapaces nocturnes ; nous l'avons trouvée plusieurs fois, plus ou moins déchiquetée, dans l'estomac de ces Oiseaux.

Nos Chauves-souris sont très utiles en raison de la quantité d'Insectes qu'elles détruisent. Kuhl a vu une Noctule manger 13 Hannetons de suite ; nous-mêmes avons été témoins de la guerre acharnée que fait la Sérotine aux Hannetons, et nos expériences sur la voracité du Murin et de la Pipistrelle, le plus gros et le plus petit de nos Chiroptères, prouvent l'utilité de ces animaux.

Les cas d'albinisme sont très rares chez les Chiroptères. Une Chauve-souris entièrement blanche a été vue souvent, le soir, près du château de Chabenet, dans les tours ou les souterrains duquel elle habitait il y a quelques années.

 


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