OISEAUX RAPACES Rapaces diurnes ou Falconidés

Famille des Falconinés

GENRE FAUCON, Falco - Linné.

Bec moitié moins long que la tête, se recourbant dès sa base ; tête assez grosse ; tarses et doigts assez robustes, ongles forts ; queue allongée, un peu arrondie.

10. Faucon commun, ou pèlerin, Falco communis - Gmelin.

Faucon pèlerin, Falco peregrinus

Dessus du corps cendré bleuâtre ; tête plus sombre ainsi que les rémiges ; gorge, côtés du cou et poitrine d'un blanc légèrement roussâtre, moustaches noires ; abdomen et cuisses blanchâtres, striées de noir ; cire, tarses et doigts jaunes ; bec gris jaunâtre vers sa base, brun noir à l'extrémité ; iris brun sombre.

Taille : 0 m. 36 à 0 m. 45.

Ce Faucon apparaît dans le département aux mois d'octobre, novembre, décembre et janvier. Il est toujours solitaire et son gibier de prédilection paraît être le Vanneau. À la vue d'une bande de ces Oiseaux, il se précipite, s'attache à une proie et la capture, à moins que le Vanneau ne parvienne, en s'élevant toujours vers le ciel, à se maintenir au-dessus du chasseur. La lutte dure au plus cinq à dix minutes : le Vanneau est bousculé et saisi, ou le Faucon lassé redescend lentement pour chercher un gibier plus facile. Ceux que nous voyons traverser la Brenne, en automne, semblent s'en tenir au gibier d'eau. Ils chassent pourtant au besoin les Perdrix, les Pigeons, les Poulets, voire les Corneilles, plus rarement les Lièvres. Un individu tenu en captivité a toujours refusé de toucher aux Rats morts ou vivants qui lui étaient offerts.

11. Faucon hobereau, Falco subbuteo - Linné.

Faucon hobereau, Falco subbuteo

Plumage noir bleuâtre en dessus, avec la tête presque noire ; moustaches noires ; deux taches d'un blanc roussâtre à la nuque et une de même couleur au-dessus du bec ; gorge et cou blancs ; poitrine et abdomen blancs, marqués de grandes taches noirâtres très nombreuses ; bas-ventre roux ; jambes d'un roux vif ; cire, tarses et doigts jaunes ; bec bleuâtre ; iris brun foncé. Taille : 0 m. 30 à 0 m. 38. Joli petit Faucon à la robe élégante qui vient, sous le fusil du chasseur, poursuivre l'Alouette épouvantée ou enlever le gibier abattu. Il n'est pas rare dans l'Indre où il demeure toute l'année, mais il paraît être plus commun au printemps, c'est-à-dire que les individus voyageurs viennent à cette époque, et probablement aussi à l'automne, augmenter le nombre des représentants de l'espèce. En février et mars, on le rencontre le long des étangs où il poursuit les Bergeronnettes, Alouettes et Bécassines. Il est alors d'une audace incroyable. Parfois, le chasseur a tiré au cul levé une Bécassine ; elle est à peine tombée à quelques mètres du fusil, que sur elle s'abat, comme un éclair, un objet tombé verticalement et avec une telle vitesse qu'il en paraît informe. C'est un Hobereau, qui tout aussitôt s'enlève avec la Bécassine dans ses serres. Plus tard, tout en continuant la chasse aux Oiseaux, il fait une énorme consommation de Libellules. Lancé comme une flèche, à deux ou trois mètres de hauteur, il parcourt d'un vol horizontal les rives d'un étang, à trois ou quatre mètres du bord. Dix fois, vingt fois il en fait le tour sans s'arrêter et l'observateur a peine à comprendre un pareil manège. Mais si on parvient alors à le tuer, on trouve son estomac bondé de grandes Œschnes, formosa, parthenope, rufescens ! Nous avons bien souvent été témoins de cette curieuse chasse autour des étangs du Coudreau, de Lérignon, de la Gabrière. Nous l'avons vu bien des fois, entre les gares de Luant et de Châteauroux, se livrer à un exercice qui montre son intelligence remarquable. Il suivait les trains express, placé de l'autre côté de la haie, se maintenait à hauteur de la locomotive, et capturait les petits Oiseaux que le bruit du train faisait sortir de leur retraite. M. de Lesparda, à qui nous citions le fait, nous a dit l'avoir également constaté.

Le Hobereau niche sur les peupliers ou sur la partie la plus élevée des grands chênes, ou bien encore dans un nid de Pie. Cinq ou six nids pris par nous en juillet et août, à Lérignon, contenaient chacun trois petits. Les alentours étaient remplis de pattes de jeunes Perdreaux gris et rouges et d'une énorme quantité d'ailes d'Odonates.

L'œuf a 38 millimètres de longueur, est blanc roussâtre ou rougeâtre, avec des taches et des plaques brunâtres.

12. Faucon kobez, Falco vespertinus - Linné.

Faucon kobez, Falco vespertinus

Plumage gris bleuâtre, légèrement roussâtre et marqué de taches sombres sur le dessus du corps ; tête et nuque d'un roux foncé ; moustaches noirâtres ; roux clair en dessous, avec la gorge blanchâtre ; cire, tarses et doigts d'un jaune très foncé ; bec noir bleuâtre ; iris brun.

Taille : 0 m. 30 à 0 m. 33.

Ce petit Faucon est très rare. Nous avons tué, le 29 avril 1878, dans les grands chênes qui avoisinent le bourg de Migné, une femelle adulte, et le 15 avril 1881, sur les bords de l'étang de la Chaînerie, un mâle que nous avons envoyé à M. Fairmaire.

Nous ne connaissons pas d'autre capture dans le département.

13. Faucon émerillon, Falco lithofalco - Gmelin.

Faucon émerillon, Falco columbarius

Parties supérieures d'un brun noirâtre marqué de roux ; front et nuque marqués légèrement de blanc roussâtre ; parties inférieures d'un blanc roussâtre fortement tacheté de brun sombre ; gorge blanchâtre ; cire, tarses et doigts jaunes ; bec bleuâtre ; iris brun.

Taille : 0 m. 30 à 0 m. 32.

On trouve l'Émerillon dans tout le département, mais il est peu commun, sauf aux environs du Blanc où il est sédentaire. Il a niché en 1878, 1888, 1889, dans les rochers de Fontgombault, rive gauche, où du reste il doit nicher tous les ans. Nous l'avons tué près du Blanc, le 1er décembre 1879 et en novembre 1885 ; nous l'avons aussi observé en Brenne.

L'Émerillon se nourrit d'Oiseaux, de petits Mammifères, de Reptiles et d'Insectes.

On trouve ordinairement dans le nid de ce Rapace trois à quatre œufs ressemblant à ceux de la Cresserelle et ayant 35 millimètres de longueur.

14. Faucon cresserelle, Falco tinnunculus - Linné.

Faucon crécerelle, Falco tinnunculus

Dessus du corps d'un brun rougeâtre, clair, marqueté de noir ; tête d'un gris bleuâtre, moustaches noirâtres ; queue d'un gris clair bleuâtre, bordée de noir et de blanc ; dessous blanc roussâtre marqué de noir sur les flancs, la poitrine et l'abdomen ; cire, tarses et doigts jaunes ; bec noir bleuâtre ; iris brun.

Taille : 0 m. 35 à 0 m. 38.

Ce Faucon est sédentaire et extrêmement commun. On le voit à chaque instant planer à une faible hauteur, fouiller du regard les moindres replis du terrain et s'arrêter tout à coup, presque immobile dans l'espace, soutenu seulement par de légers battements d'ailes au-dessus de sa proie tapie dans le sillon et sur laquelle il se laisse tomber brusquement. Moins audacieux que le Hobereau, il ne s'approche pas du chasseur. Mais au moment des neiges, lorsque les oiseleurs tendent leurs lacets pour prendre les Alouettes, il les observe et parvient souvent à leur dérober quelques Oiseaux.

La Cresserelle se construit quelquefois un nid sur les arbres, mais le plus souvent elle niche dans les vieux nids de Pie, les trous des vieilles murailles et les tours des châteaux. Nous avons pris ses œufs, au nombre de quatre ou cinq, ou ses petits, placés sur la pierre même dans des trous de murs en ruine, au bas desquels nous avons trouvé bien souvent des débris de Lézards et d'Oiseaux. Ce Faucon poursuit aussi les petits Mammifères et surtout les Insectes, Coléoptères et Orthoptères. L'œuf de cette espèce est roussâtre, avec des taches brunes ; il a 40 millimètres de longueur.

Nous avons eu des Cresserelles captives qui étaient devenues très familières.

Ce petit Rapace, comme le Hobereau, l'Autour et l'Épervier, peut se dresser à la chasse ; il est toutefois beaucoup moins adroit que les trois autres espèces.

 


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