OISEAUX RAPACES Rapaces nocturnes ou Strigidés

Famille des Ululinés

GENRE CHOUETTE, Ulula - G. Cuvier.

Tête grosse ; tarses et doigts assez courts et robustes ; queue peu allongée, arrondie.

21. Chouette chevêche, Ulula minor - O. des Murs.

Chevêche d'Athéna, Athene noctua

Parties supérieures brunes marquées de blanc ; parties inférieures blanches très marquées de brun ; tarses et doigts recouverts de plumes blanches plus rares sur les doigts ; iris jaune ; doigts et bec jaunâtres.

Taille : 0 m. 25 à 0 m. 27.

Sédentaire et commune. On la trouve le plus souvent en septembre et octobre au milieu des vignes et des champs ; non pas parce qu'il y aurait alors un passage de Chevêches qui auraient vécu dans les contrées septentrionales et s'en iraient au midi, mais parce que la présence de l'espèce est alors constatée par les chasseurs plus facilement qu'aux autres époques de l'année.

Pendant le jour elle chasse les Orthoptères, les Chenilles rases et les Lézards gris. Le soir venu, elle vole beaucoup et chasse les petits Oiseaux, les Mulots, les gros Papillons nocturnes. Elle plane alors à la manière de la Cresserelle, suspendue en l'air dans un rapide frémissement d'ailes, et tombe tout à coup sur sa proie.

Nous avons trouvé des Chevêches légèrement différentes les unes des autres, en taille et en coloration, mais entre les variétés les plus caractérisées il y avait série de nuances et d'intermédiaires.

Nous l'avons souvent vue, embusquée à l'orifice d'un trou de vieille muraille, nous regarder sans paraître trop effrayée. Elle habite les vieilles ruines, les châteaux, les trous de rochers et aussi les arbres creux, car nous y avons trouvé plusieurs fois ses œufs, au nombre de quatre ordinairement, blancs, presque ronds et mesurant 32 millimètres de longueur.

22. Chouette hulotte, ou Chat-huant, Ulula aluco - Keys et Blas.

Chouette hulotte, Strix aluco

Plumage d'un brun fauve en dessus, avec des taches oblongues plus foncées ; quelques grosses marques blanches sur les scapulaires ; parties inférieures d'un blanc roussâtre très maculé de fauve et de brun foncé ; tarses et doigts emplumés ; bec jaunâtre ainsi que l'extrémité des doigts ; iris d'un noir bleuâtre.

Taille : 0 m. 40 à 0 m. 42.

La Hulotte est sédentaire. On la peut dire commune, malgré que le nombre des individus ne soit peut-être pas très considérable, mais il n'est pas de quartier de forêt où on ne la trouve, où on ne l'entende, le soir, pousser des houhoulements plaintifs.

Elle commence à crier lorsque la nuit devient tout à fait sombre ; sa voix s'entend de fort loin, au milieu des bois ; nous l'avons entendue presque tous les jours de l'année, dans les belles soirées de mai, en août, en octobre, pendant les nuits glaciales de janvier, par de grands vents, par la pluie.

Elle habite et niche dans les ruines des vieux châteaux, dans les arbres creux et les trous de rochers. Elle pond ordinairement quatre œufs d'un blanc pur, arrondis, mesurant 45 millimètres de longueur. Les jeunes, à la sortie de l'œuf, sont recouverts d'un duvet blanc cendré ; les petites Hulottes sont blanches.

Elle se nourrit de petits Mammifères, de Reptiles, de Grenouilles, d'Insectes, rarement d'Oiseaux.

Nous avons eu, pendant longtemps, des Hulottes en captivité. Elles nous servaient, dans les bois et les prés, à attirer les Pies, les Geais et les Corbeaux. Les Rapaces diurnes, qui viennent bien au Grand-Duc, semblent mépriser la Chouette.

Nos Hulottes étaient fort intelligentes et ne manquaient pas de réclamer leur nourriture, si elle ne leur était pas apportée à l'heure habituelle. Lorsqu'elles étaient irritées, elles faisaient claquer leur bec, comme le font tous les Rapaces nocturnes. Elles étaient visitées chaque nuit par de nombreux sujets libres.

Il se produisait alors un tapage effroyable composé de cris lugubres et de ricanements sinistres, à tel point que nos voisins étaient souvent gênés par ce concert nocturne qui n'avait rien de commun avec le chant du Rossignol !

Nous avons pu constater que les Hulottes allaient, d'un vol silencieux, rendre visite aux volières contenant des Passereaux et que parfois, dans la terrible bousculade occasionnée par leur présence, elles parvenaient à arracher la tête à quelques captifs.

La Hulotte, ainsi que la plupart des Rapaces, rejette par le bec de petites pelotes composées des poils et des os des animaux qu'elle a avalés.