OISEAUX
LIMICOLES
Famille des Scolopacidés
GENRE COURLIS, Numenius - Mœhr.
Bec de beaucoup plus long que la tête, grêle et très arqué ; doigts courts, le médian bien moins long que le tarse.
177. Courlis cendré, Numenius arquata - Lath.
Courlis cendré, Numenius arquata
Tout le plumage d'un cendré clair, avec des taches noirâtres longitudinales et étroites sur la tête, le cou et la poitrine ; gorge et ventre blancs ou un peu tachetés ; plumes du dos noires dans leur milieu avec une bordure jaune roussâtre, bas du dos d'un beau blanc. Le jeune de l'année a le bec encore court. Taille : 0 m. 60.
Le Courlis cendré passe dans le département de septembre à mars, mais il n'y demeure jamais l'été. Nous l'avons tué en plein champ, le 1er septembre, dans une troupe de 7 individus, le long d'un grand étang ; le 15 octobre, dans une bande de 12 ; en janvier au milieu des guérets, dans une troupe de 25 à 30 ; aussi en mars et au commencement d'avril. Il n'est pas rare, dans les pays d'étangs, d'apercevoir de petites troupes de ces Oiseaux sur les rives découvertes, quêtant les Vers et les Coquilles, mais ils sont méfiants, et il faut les surprendre pour les approcher.
Ils ne séjournent jamais longtemps et vont nicher dans le nord.
178. Courlis corlieu, Numenius phaeopus - Lath.
Courlis corlieu, Numenius phaeopus
Plumage d'un cendré clair avec des taches brunes sur le cou et la poitrine ; sur le milieu de la tête une bande longitudinale d'un blanc jaunâtre bordée de chaque côté par une bande plus large d'un brun noirâtre ; ventre blanc ; plumes du dos brunes au milieu, plus claires sur le bord ; queue brune rayée de bandes plus foncées. Taille : 0 m. 43.
Le Corlieu passe régulièrement dans l'Indre en mai et en novembre, mais il est rare de le tuer, parce qu'il s'arrête peu et qu'il est très farouche. Le 26 novembre, trois Corlieus ont été abattus dans la commune de Migné du même coup de fusil ; ils faisaient partie d'une bande de sept à huit et pêchaient sur le rivage arénacé d'un grand étang.
D'autres ont été tués à Argenton, à Clion, à Saint-Gaultier, à Luant, en mai et en novembre.
GENRE BARGE, Limosa - Briss.
Bec deux fois au moins aussi long que la tête, mou et flexible, droit ou légèrement retroussé en haut ; doigt médian une fois environ plus court que le tarse, uni à l'externe par une membrane qui se prolonge latéralement en bordure.
179. Barge égocéphale, Limosa aegocephala - Leack.
Barge à queue noire, Limosa limosa
Parties supérieures d'un brun cendré uniforme, variées seulement par le brun plus foncé des baguettes des plumes ; gorge, poitrine et flancs d'un gris clair ; ventre blanc, un grand espace noir sur toutes les pennes caudales. Taille : 0 m. 41.
La Barge à queue noire passe régulièrement en Brenne, d'abord en mars pour aller se reproduire dans les contrées septentrionales de l'Europe, puis en novembre quand elle va chercher pour l'hiver un pays au climat moins âpre.
On l'aperçoit par bandes de 6 à 7, par couples et plus souvent seule, le long des étangs, soit sur les rivages sablonneux, soit au milieu des herbes ; elles est défiante, a le cri plus grave que ne l'ont les Chevaliers et entre dans l'eau jusqu'aux plumes du ventre en y chassant les Crevettes, les Vers et les menues Coquilles. On l'a tuée sur tous nos étangs et même le long des plus petites mares.
Elle ne niche jamais dans le département.
180. Barge rousse, Limosa rufa - Brisson.
Barge rousse, Limosa lapponica
Sommet de la tête et nuque d'un roux clair rayé de brun ; tour des yeux, gorge, poitrine et abdomen d'un roux vif avec quelques traits noirs ; scapulaires et longues plumes qui s'étendent sur l'aile noirs marquetés de roux ; couvertures des ailes cendrées et bordées de blanc ; les pennes de la queue rayées de taches brunes et blanches. Taille : 0 m. 36.
La Barge rousse n'est ni plus ni moins rare le long de nos étangs que la Barge à queue noire, mais elle nous a paru passer plus tôt en automne, soit en août, et plus tard au printemps, du 10 au 20 avril.
On l'a tuée assez souvent en Brenne, à Luant.
GENRE BÉCASSE, Scolopax - Linné.
Bec droit, deux fois aussi long que la tête, non retroussé, à l'extrémité renflée ; le doigt médian aussi long ou plus long que le tarse.
181. Bécasse ordinaire, Scolopax rusticula - Linné.
Bécasse des bois, Scolopax rusticola
Front et partie de la tête d'un gris pointillé de noirâtre et de roussâtre ; surplus de la tête portant quatre larges bandes noires séparées entre elles par une bande jaunâtre ; les parties supérieures variées de roux, de jaunâtre et de cendré avec des marquetures noires ; les parties inférieures d'un roux jaunâtre rayé de noir. Taille : 0 m. 40 à 0 m. 50.
La Bécasse est commune dans nos bois à son double passage.
Elle nous arrive aux derniers jours d'octobre, isolément ou par couples. Si de grands froids sévissent, les Bécasses continuent leur route vers le sud ; mais si l'hiver n'est pas trop rude, beaucoup demeurent dans nos forêts, parfois dans les jeunes coupes, plus souvent dans les vieux taillis de quinze à dix-huit ans, tapissés de feuilles mortes humides, sans brande et sans herbe.
En février et mars, au crépuscule, on les voit, seules ou par deux, voler autour des bois, traverser d'un vol rapide les coulées et les clairières, se poursuivant avec des cris étouffés. C'est le temps de la croûle, une chasse quelquefois très fructueuse qui commence vers le 10 février.
En avril, elles nous ont quittés et ont été nicher dans les grandes forêts d'Allemagne. Seulement quelques couples sont demeurés et nichent dans les fourrés. Dès le 1er avril, on trouve parfois le nid avec des œufs couvés, dès le 10 avril avec des petits. La ponte est presque toujours de 4 œufs de 0 m. 042 sur 0 m. 025, jaunâtres ou roussâtres avec des taches cendrées ou brunes.
Comme ailleurs, on a remarqué ici la différence de taille des Bécasses ; les chasseurs et les paysans connaissent la grosse et la petite espèce et on a prêté, un peu à tort, à chaque race, des habitudes différentes.
GENRE BÉCASSINE, Gallinago - Leach.
Bec près de deux fois aussi long que la tête, droit et grêle ; doigt médian un peu plus long que le tarse, uni à l'externe par un petit pli membraneux, doigt interne libre.
182. Bécassine double, Gallinago major - Leach.
Bécassine double, Gallinago media
Parties supérieures noires avec quelques taches rousses ou blanc jaunâtre ; parties inférieures d'un blanc nuancé de roux avec taches longitudinales noires au cou et à la poitrine ; petites couvertures supérieures des ailes d'un brun foncé frangé de cendré blanchâtre ; moyennes couvertures noires terminées de blanc ; les grandes noires traversées de roux clair et terminées de blanchâtre. Taille : 0 m. 27.
La Bécassine double est assez commune dans l'Indre au moment de ses passages. Elle y arrive fin mars, séjourne peu, se tient souvent solitaire et ne niche jamais. On la trouve tantôt aux bords herbeux des étangs, tantôt dans les pacages ou dans les bois éloignés des marais. Elle se lève sous les pieds du chasseur, file droit d'un vol paresseux, sans cri, et va d'ordinaire se remiser à petite distance.
Dès le 15 août, un premier passage de retour a lieu le plus abondant de l'année et très régulièrement ; on la tue encore jusqu'au 15 septembre, puis de septembre à mars elle devient extrêmement rare et c'est par exception qu'on la rencontre dans un bois, une brande ou une queue d'étang.
183. Bécassine ordinaire, Gallinago scolopacinus - Bonap.
Bécassine des marais, Gallinago gallinago
Sommet de la tête noir, tacheté de roussâtre, divisé en son milieu par une étroite bande jaunâtre, entre deux autres de même couleur ; manteau varié de noir et de roux ; couvertures des ailes tachées de brun, de blanc et de roux ; queue d'un beau roux moucheté de brun avec une raie noirâtre terminée de blanc ; poitrine grivelée, ventre blanc. Taille : 0 m. 25.
Cette Bécassine était autrefois prodigieusement commune en Brenne durant une partie de l'année, et nichait en nombre dans les brandes ; depuis quelque temps, elle devient plus rare et niche exceptionnellement.
On n'en voit guère pendant le fort de l'hiver. Vers le 20 février, elle arrive par petites bandes, et dans les derniers jours du mois, les marais en sont généralement peuplés. Pendant toute la durée de mars et jusqu'au 10 avril, de forts passages ont lieu, d'une façon continue. En tout temps alors, tous en trouvez un certain nombre, mais il est des jours où à la suite de vents du sud-est, c'est par myriades qu'on les fait lever dans tel ou tel étang. Elles étaient encore si nombreuses il y a vingt ans et si peu défiantes, que des chasseurs rapportaient, après une matinée de chasse, quatre-vingts à cent Bécassines ; mais, de nos jours, une pareille réussite devient légendaire, bien qu'on puisse aisément encore abattre une quinzaine d'Oiseaux et en lever des centaines, surtout sur les étangs boueux nouvellement pêchés.
Après le 15 avril, tous les passages sont terminés et il ne nous reste plus que les rares sédentaires qui se cantonnent dans les très grands étangs peu chassés.
Ainsi, chaque année, un ou deux couples nichent dans les étangs de Migné, des Bénismes, de Lureuil, du Sault, du Blizon et des Fourdines. Les nids sont placés au plus épais des brandes avoisinant l'eau ; ils sont faits de fragments de joncs et d'herbes sèches et contiennent trois à quatre œufs à fond jaune avec taches brunes et noires, mesurant 0 m. 040 sur 0 m. 029.
C'est en août, vers le 8 ou le 10, que les premières voyageuses reparaissent et, sauf certaines journées où on n'en trouve presque pas, on en voit durant les mois de septembre, d'octobre, de novembre en assez grande quantité, parfois en grandes masses. Il y a toujours du 25 octobre au 15 novembre des passages très considérables.
Puis l'hiver arrive, et en décembre et janvier, c'est une exception de les trouver nombreuses.
184. Bécassine sourde, Gallinago gallinula - Bonap.
Bécassine sourde, Lymnocryptes minimus
Sommet de la tête coupé au milieu par une large bande noire tachetée de roux, espace entre le bec et l'œil d'un brun noirâtre ; cou, poitrine, flancs et couvertures inférieures de la queue d'un cendré blanchâtre avec des taches brunes longitudinales ; abdomen blanc pur ; manteau noir à reflets verts et nuancé de roussâtre. Taille : 0 m. 16.
La Sourde nous arrive vers le 15 février et les passages se succèdent jusqu'au 15 avril ; les dernières disparaissent le 1er mai. Passé cette époque, on ne la trouve jamais et elle ne niche pas dans le département.
À l'automne, elle vient au pays plus tard que l'Ordinaire et si on rencontre quelques rares individus en septembre, c'est seulement en octobre et novembre qu'elle devient excessivement abondante. Puis elle disparaît, continuant sa migration vers le midi, et on trouve seulement quelques retardataires pendant les hivers particulièrement doux.
Le moment où elle est le plus nombreuse en Brenne est la mi-mars. Alors, il y a des jours où dans un seul étang il y a plusieurs centaines de Sourdes ; surtout dans les étangs demi-secs et remplis de boue et de flaques d'eau et parsemés de joncs et de mottes, elles se laissent arrêter, comme des Cailles, par le Chien couchant et partent sous les pieds du chasseur, sauf celles qui ont été manquées à plusieurs reprises et qui deviennent de plus en plus sauvages.
Pas de cris au moment qu'elles s'envolent ; en général des volées paresseuses et courtes, sans crochets au départ une nourriture consistant en Crevettes, larves de Libellules, Hémiptères d'eau, Vers et Coléoptères ; parmi lesquels elles classent de préférence les Gyrins.
Les Bécassines, l'Ordinaire comme la Sourde, n'ont aucune frayeur du feu ; lorsqu'au printemps certains grands étangs sont asséchés, on fait brûler les joncs et les herbes accrues sur les mottes, l'incendie allumé à une extrémité se propage rapidement et avec une violente intensité sur toute la largeur ; pendant plusieurs heures l'étang semble en feu et les flammes s'élèvent avec des pétillements sourds à une grande hauteur. Les Bécassines, levées à quelque distance du foyer, semblent ne pas s'apercevoir de l'incendie et vont se poser parfois à un demi-mètre des flammes. On dirait qu'elles les recherchent au lieu de les fuir.
GENRE SANDERLING, Calidris - Illig.
Bec de, la longueur de la tête, flexible, à mandibule supérieure déprimée au bout ; trois doigts en avant libres, le médian plus court que le tarse.
185. Sanderling des sables, Calidris arenaria - Leach.
Bécasseau sanderling, Calidris alba
Parties supérieures d'un cendré blanchâtre, avec un petit trait plus foncé au centre de chaque plume ; parties inférieures d'un blanc pur ; rémiges noires ; pennes de la queue cendrées avec une bordure blanche. Taille : 0 m. 16.
Très rare. La seule capture que nous connaissions a été faite à la fin d'octobre.
GENRE BÉCASSEAU, Tringa - Linné.
Bec de la longueur de la tête ou un peu plus long, droit ; tarses médiocrement longs ; doigts antérieurs libres, bordés, le médian presque aussi long que le tarse ; pouce ne portant à terre que par son extrémité.
186. Bécasseau maubèche, Tringa canutus - Linné.
Bécasseau maubèche, Calidris canutus
Gorge et abdomen d'un blanc pur ; front, sourcils, devant du cou, poitrine et flancs blancs, variés de petits traits, de bandes et de zigzags d'un brun cendré ; tête, cou, dos d'un cendré clair ; couvertures des ailes cendrées, bordées de blanc, pennes de la queue cendrées, liserées de blanc. Taille : 0 m. 26. Le plumage ci-dessus est le plumage d'hiver, assez différent du plumage d'été varié de roux et de noir.
Très commun sur les rivages de la mer à son double passage, le Maubèche est beaucoup plus rare dans l'intérieur des terres. On le rencontre pourtant assez souvent en Brenne au mois d'avril et on le voit de loin en loin, en août et septembre. Il a été tué par nous et devant nous à plusieurs reprises aux Fourdines, à la Gabrière, à Rosnay, toujours solitaire. Il n'est pas très sauvage et part sans pousser un cri, traverse l'étang et va se poser sur l'autre rive, au milieu des herbes.
Durant son bref séjour dans le département, il se nourrit de Vers, de Larves et de Coléoptères aquatiques, surtout de Gyrins.
187. Bécasseau corcoli, Tringa subarquata - Temm.
Bécasseau cocorli, Calidris ferruginea
Dans le plumage d'hiver, la face, les sourcils, la gorge et les parties inférieures sont d'un blanc pur ; une raie brune existe entre le bec et l'œil ; les parties supérieures sont d'un brun cendré avec un petit trait plus foncé le long de la baguette de chaque plume ; la queue est cendrée, bordée de blanc. Taille : 0 m. 21.
Le Bécasseau cocorli n'est pas très commun dans le département de l'Indre ; il y passe pourtant d'une façon régulière du 1er au 25 avril, par bandes de 7 à 25 individus, mais il ne séjourne guère et s'en va nicher dans les contrées septentrionales. À la même époque, on le trouve en immense quantité sur les bords de l'Océan, son chemin habituel de voyage, et c'est plutôt à cause de la poussée des vents qu'il s'en éloigne que pour suivre un itinéraire choisi.
En octobre nous le retrouvons par bandes souvent moins nombreuses qui, une fois posées. courent sur les grèves, chaque Oiseau cherchant les Vers, les Larves et les Coléoptères rejetés par les vagues et fouillant les tas de joncs secs dont chaque étang s'entoure comme d'une ceinture à la suite des crues. Séparé de ses compagnons, ce qui arrive rarement, un Cocorli est peu défiant et se laisse approcher à portée de fusil ; mais s'ils sont en troupe, il est très difficile de pouvoir les tirer.
Il ne niche pas dans l'Indre.
188. Bécasseau cincle, Tringa cinclus - Linné.
Bécasseau variable, Calidris alpina
Gorge blanche, côtés du cou et de la tête ainsi que la poitrine légèrement teints de roux et semés de raies noires ; ventre noir, mêlé de plumes blanches ; plumes du vertex noires au milieu et bordées de roux vif ; parties supérieures noires variées de roux vif et de cendré blanchâtre. Plumage incomplet de printemps. Taille : 0 m. 19.
Le Bécasseau cincle, brunette ou variable, est le Bécasseau le plus répandu dans nos pays. Il n'est pas commun en nombreuses troupes, comme au bord de l'Océan, mais on l'y trouve par un, deux ou trois sur chaque étang sableux, lors de ses deux passages. À partir du 10 août jusqu'aux premiers jours de novembre, on le rencontre continuellement sur les plages découvertes et sablonneuses des étangs. Très peu sauvage, il se laisse approcher à quelques mètres, et lorsqu'il s'envole en rasant la surface de l'eau, il ne tarde pas, après un circuit, à revenir se poser à l'endroit d'où il est parti, à moins qu'il n'ait gagné la rive opposée, si l'étang n'est pas bien large.
Lors des froids, il nous quitte pour aller hiverner en Italie, en Grèce, en Afrique. Puis, en mars, nous le voyons reparaître jusqu'à la fin d'avril, en moins grand nombre qu'en automne.
Nous voyons en Brenne les petits Cincles « Tringa Schinzii », en aussi grand nombre, peut-être en plus grand nombre, que le type, et tantôt avec lui, tantôt séparément. Nous croyons, comme le dit M. Gerbe, que les petits sont encore plus répandus que les gros sur les bords de la mer, car tous ceux que nous avons tués au Pouliguen, au mois d'août, étaient de la taille la plus exiguë. Ils passaient alors en bandes de vingt à cent individus, tandis que, dans l'Indre, nous n'avons jamais vu de bandes à beaucoup près aussi nombreuses.
189. Bécasseau minule, Tringa minula - Leisl.
Bécasseau minute, Calidris minuta
Parties supérieures d'un cendré roussâtre, parties inférieures ainsi que le front et les sourcils d'un blanc pur ; côtés du cou et de la poitrine d'un cendré plus foncé au centre des plumes, les deux rectrices médianes brunes, les latérales d'un brun cendré, lisérées de blanc. En été, le plumage est tout différent, varié de noir, de roux vif, de brun et de blanc. Taille : 0 m. 13.
Le Bécasseau minule ou échasse, paraît être très rare dans le département, car nous ne l'y avons observé que trois ou quatre fois, solitaire, notamment le 12 août sur l'étang du Coudreau, et en septembre sur les grèves de Lérignon ; mais nous ne serions pas étonnés qu'il passât presque régulièrement en août-septembre et en mars-avril. En effet, il est très commun dans les marais salants du Croisic et nous avons remarqué que presque toutes les espèces communes des côtes de Vendée et de Bretagne se montraient régulièrement en Brenne.
190. Bécasseau temmia, Tringa Temmincki - Leisl.
Bécasseau de Temminck, Calidris temminckii
Parties inférieures blanches ; cou et poitrine d'un cendré roux avec de très petites taches longitudinales noires ; parties supérieures mélangées de cendré et de taches noires entourées de roux ; rémiges noires, pennes latérales de la queue blanches, les deux pennes centrales d'un brun noirâtre, plus longues que les autres. Taille : 0 m. 13.
Ce Bécasseau a été tué en septembre près de Mézières et nous l'avons vu, monté, chez M. Moreau, au Blanc. D'après les notes que nous avons prises chez M. Fairmaire, on l'aurait trouvé en Brenne, à plusieurs reprises, de 1860 à 1870, en mai et en octobre. Il se mêlerait volontiers au bandes de Cincles et passerait peut-être assez régulièrement en Brenne.
GENRE COMBATTANT, Machetes - Cuvier.
Bec droit de la longueur de la tête, un peu renflé au bout ; doigt médian plus court que le pouce, uni à l'externe par une assez large palmure ; jambes longues et grêles.
191. Combattant ordinaire, Machetes pugnax - Cuvier.
Combattant varié, Philomachus pugnax
Gorge et parties inférieures blanches, sauf la poitrine qui est roussâtre, marquetée de taches brunes ; parties supérieures d'un brun cendré semé de taches noires et de roussâtre ; les plus longues couvertures des ailes et les pennes du milieu de la queue rayées de brun, de noir et de roux. Taille du mâle : 0 m. 31 ; de la femelle : 0 m. 20.
Le Combattant n'est pas rare à son double passage dans le département, mais il se montre peu souvent en troupes, plutôt solitaire, par couples ou par quatre ou cinq.
Il apparaît dans les premiers jours de mars sur les grèves sableuses et dans le fond boueux des étangs laissés à demi vides. Pendant tout le mois de mars, en avril, même en mai, on le rencontre de temps en temps, puis on cesse de le voir.
Il n'a jamais niché dans le pays, aussi ne voit-on jamais ici le mâle dans son admirable costume de noces, avec ses cornes et sa large collerette de plumes.
Les derniers mâles que l'on observe dans l'Indre à la fin d'avril, car les Oiseaux qu'on tue du 25 avril au 15 mai sont presque toujours des femelles, ont encore le costume gris de voyage sans aucune apparence des splendides ornements qu'ils vont bientôt revêtir.
En septembre et octobre a lieu le second passage qui dure peu. Nous avons toujours alors trouvé les mâles et les femelles ensemble, de même qu'au printemps nous avons constaté le contraire du fait énoncé par M. Gerbe, à savoir que les mâles passeraient les derniers.
Depuis une quinzaine d'années, nous avons trouvé les Combattants mâles le 5 mars, du 10 au 31, du 1er au 15 avril et le 22 avril, tandis que nous avons observé des femelles depuis le 5 mars jusqu'au 15 mai.
GENRE CHEVALIER, Totanus - Bechst.
Bec une fois et demie aussi long que la tête, droit, rarement recourbé en haut, mou à la base, dur vers la pointe ; pieds longs et grêles ; le doigt médian réuni à l'extérieur jusqu'à la première articulation par une membrane prolongée parfois jusqu'à la seconde articulation, souvent un rudiment au doigt interne.
192. Chevalier gris, Totanus griseus - Bechst.
Chevalier aboyeur, Tringa nebularia
Le plumage du Chevalier gris ou aboyeur varie suivant les saisons ; au printemps, époque où on le trouve surtout ici, il a le vertex et la nuque rayés de noir et de blanc, un cercle blanc autour des yeux, la gorge, la poitrine, le haut du ventre blancs semés de taches ovales ; le dos d'un cendré clair avec des taches noires bordées de blanchâtre, les grandes couvertures des ailes d'un cendré roussâtre avec de petits traits noirs, le bec retroussé. Sa taille est de 0 m. 34.
Il passe régulièrement en Brenne en avril et mai, puis en août, septembre, mais on l'observe assez souvent aussi en juillet et en mars, posé seul, rarement par troupes de trois à cinq, sur les rives de nos étangs, entrant dans l'eau et y pourchassant les Larves, les Vers et les Coléoptères aquatiques, toujours aux aguets, sauvage, inabordable, méfiant au plus haut point.
193. Chevalier brun, Totanus fuscus - Bechst.
Chevalier arlequin, Tringa erythropus
Les parties supérieures d'un gris cendré, avec une raie blanche du bec à l'œil ; les parties inférieures blanches ; couvertures supérieures et pennes de la queue rayées transversalement de brun noirâtre, de cendré et de blanchâtre. Bec noir avec la mandibule inférieure rouge à la base ; pieds rouges. Taille : 0 m. 32.
On le rencontre en familles en avril-mai, mais il est très difficile de pouvoir le tirer parce qu'il se tient toujours aux endroits découverts et part à la moindre alerte, sans esprit de retour. Il repasse en septembre, octobre, novembre. Nous l'avons tué et vu tuer plusieurs fois en Brenne, et aux environs d'Argenton.
194. Chevalier gambette, Totanus calidris - Bechst.
Chevalier gambette, Tringa totanus
Dans leur plumage d'hiver, différent de celui d'été, le mâle et la femelle ont les parties supérieures d'un brun cendré, varié de traits foncés le long des baguettes des plumes ; gorge, cou et poitrine d'un blanc grisâtre moucheté de fines raies brunes ; ventre blanc ; pennes de la queue rayées de blanc et de zigzags noirs ; le bec rouge à la base, noir à la pointe ; les pieds d'un rouge pâle. Taille : 0 m. 29.
Très commun en Brenne lors de ses passages, le Gambette nous arrive régulièrement du 1er mars au 15 mai. Il est souvent solitaire, souvent aussi par couples, et si on abat l'un des deux Oiseaux, l'autre ne cesse pendant quelques heures de chercher et d'appeler son compagnon ; on le rencontre aussi par bandes de quatre à six. On le revoit en août et en septembre. Il paraît se nourrir de Larves de Libellules et de Coléoptères.
195. Chevalier sylvain, Totanus glareola - Temm.
Chevalier sylvain, Tringa glareola
Vertex et nuque rayés de brun et de blanchâtre ; joues, devant du cou, poitrine et flancs d'un blanc à peu près pur, rayé de brun foncé ; les plumes du dos portent toutes à leur centre une grande tache noire et de chaque côté des barbes deux taches blanchâtres. Taille : 0 m. 16.
Le Chevalier sylvain, assez rare dans le département, passe en Brenne, d'abord en avril, puis en septembre. Il se montre alors sur les rives fleuries de nos étangs, par un, par deux ou par petites troupes, sans beaucoup séjourner. L'estomac de ces Oiseaux est toujours rempli de Larves aquatiques.
196. Chevalier cul-blanc, Totanus ochropus - Temm.
Chevalier culblanc, Tringa ochropus
Parties supérieures d'un brun nuancé d'olivâtre, avec de petits points blanchâtres ; entre le bec et l'œil une bande blanche et une bande brune ; couvertures du dessus de la queue et les parties inférieures d'un blanc pur, avec de fines raies sur le devant du cou et la poitrine ; queue d'un blanc pur avec de larges bandes noires. Taille : 0 m. 21.
Très rare durant l'hiver, mais très commun à son double passage en mars-avril et en septembre-octobre, même pendant l'été, sur les étangs, les rares, les fontaines, les fossés pleins d'eau. Quelques couples font leur nid en Brenne, sur les mottes des étangs ; l'œuf, de 0 m. 038 sur 0 m. 027, est gris roussâtre, tacheté de petits points bruns et de plaques brun noir très nombreuses au gros bout.
GENRE GUIGNETTE, Actitis - Boie.
Bec un peu plus long que la tête ; jambes minces et assez courtes ; doigts grêles, le médian aussi long que le tarse et uni à l'externe par une membrane jusqu'à la 1re articulation.
197. Guignette vulgaire, Actitis hypoleucos - Boie.
Chevalier guignette, Actitis hypoleucos
Parties supérieures d'un brun olivâtre à reflets ; ailes et dos rayés de fines bandes noirâtres en zigzags ; sur les yeux une petite raie blanche ; parties inférieures blanches, sauf la poitrine rayée de brun ; queue très étagée. Taille : 0 m. 18.
Hors le Cul-blanc et la Guignette, tous les Bécasseaux et Chevaliers préfèrent de beaucoup les rivages des étangs aux ruisseaux et rivières. Le Cul-blanc se rencontre aux deux endroits tantôt sur les grèves, tantôt le long des simples flaques ou des cours d'eau. La Guignette au contraire aime surtout les eaux courantes et elle est beaucoup plus répandue sur les bords de la Creuse, de l'Anglin et de la Claise que sur les marais ; elle n'est même nulle part aussi commune que sur les rives de la Creuse en amont d'Argenton, là où la rivière cascade au milieu des rochers, comme un torrent.
Elle arrive dans l'Indre en mai et se cantonne le long des rivières. C'est là qu'elle niche sous une souche au bord de l'eau et qu'elle pond quatre œufs jaunâtres couverts de points bruns ou rougeâtres, mesurant 0 m. 035 sur 0 m. 025. Si on la dérange, elle part en poussant des cris flûtés et traverse la rivière en rasant la surface. Blessée, elle se sauve à la nage et plonge facilement.
En octobre, elle disparaît.
GENRE PHALAROPE, Phalaropus - Brisson.
Bec de la longueur de la tête, droit ; les doigts bordés d'une membrane festonnée.
198. Phalarope dentelé, Phalaropus fulicarius - Bonap.
Phalarope à bec large, Phalaropus fulicarius
Dessus de la tête cendré ; nuque noir cendré ; parties supérieures d'un cendré bleuâtre ; front, joues, cou et parties inférieures d'un blanc pur ; une bande noir cendré sur les yeux ; ailes d'un noir cendré avec une bande blanche et les couvertures bordées de cendré blanchâtre. Taille : 0 m. 22.
N'apparaît que par accident dans l'Indre. Les seules captures que nous connaissions, sont celle d'un sujet mâle tué le 6 ou le 7 janvier 1880 sur le petit étang des Temples, commune de Rosnay ; et celles de deux autres individus tués à Neuvy-Saint-Sépulcre, sur une mare, et au Lac, commune de Saint-Marcel, sur une petite nappe d'eau, en hiver.
GENRE LOBIPÈDE, Lobipes - Cuvier.
Bec plus long que la tête, droit ; doigts bordés d'une membrane festonnée. Queue plus courte que chez le genre précédent.
199. Lobipède hyperbore, Lobipes hyperboreus - Steph.
Phalarope à bec étroit, Phalaropus lobatus
Parties supérieures cendrées, parties inférieures blanches, teintées de rose ; front, raie sourcilière et côtés du cou blancs, une bande cendré foncé derrière les yeux. Taille : 0 m. 18.
Nous savons que cet Oiseau a été tué une fois à Mézières-en-Brenne, au fort de l'hiver.
GENRE RÉCURVIROSTRE, Recurvirostra - Linné.
Bec très long, grêle, la pointe flexible recourbée en haut ; pieds grêles et longs avec un pouce presque nul, articulé très haut sur le tarse.
200. Recurvirostre avocette, Recurvirostra avocetta - Linné.
Avocette élégante, Recurvirostra avosetta
Tout le plumage blanc pur, à l'exception du haut de la tête, de la partie postérieure du cou, des plus petites et des plus grandes scapulaires, des couvertures alaires et des rémiges qui sont d'un beau noir. Taille : 0 m. 47.
L'Avocette passe régulièrement dans l'Indre en avril et mai, toujours en petit nombre, et semble se montrer plus irrégulièrement en septembre et octobre.
Nous l'avons observée fréquemment : le 12 avril à Peurais par bande de huit, les 15 et 25 avril à Migné, le 27 à l'étang du Sault, le 30 aux Héraudins et au Coudreau, par couples. Elle a été, en mai, envoyée de Mézières au Blanc pour y être montée, et un empailleur de Saint-Gaultier l'a aussi reçue de la Brenne.
GENRE ÉCHASSE, Himantopus - Brisson.
Bec long, mince et effilé, aplati à la base, comprimé à la pointe ; pieds extrêmement longs, grêles ; trois doigts en avant, celui du milieu réuni au doigt extérieur par une large membrane et au doigt intérieur par un très petit rudiment.
201. Échasse blanche, Himantopus candidus - Borm.
Échasse blanche, Himantopus himantopus
Face, cou, poitrine et parties inférieures d'un blanc pur ; occiput noirâtre ; dos et ailes d'un noir à reflets verdâtres, queue cendrée. Taille : 0 m. 40.
L'Échasse n'est pas très rare en Brenne où elle se montre tous les ans en septembre, puis en mai et surtout en juin. Nous avons connaissance d'une douzaine de captures sur les étangs de la Brenne.