POISSONS OSSEUX Malacoptérygiens

Famille des Ésocidés

GENRE BROCHET, Esox - Cuvier.

Tête longue ; museau large ; yeux assez grands ; corps allongé, peu comprimé ; queue de moyenne longueur ; écailles assez petites. Nageoire dorsale haute, située vers la partie postérieure du corps, munie de 5 à 7 rayons simples et 12 à 15 rameux ; pectorales portées par 1 rayon simple et 12 à 14 rameux ; ventrales situées vers la moitié de la longueur du corps, portées par 1 ou 2 rayons simples et 9 rameux ; anale longue, portée par 5 rayons simples et 12 rameux ; caudale bien développée, échancrée. Ligne latérale presque droite, sur laquelle on compte environ 110 à 120 écailles ; beaucoup de ces écailles ne portent pas l'ouverture qui laisse passer la mucosité, mais un assez grand nombre d'écailles situées en dehors de la ligne latérale sont pourvues de ce conduit.

27. Brochet commun, Esox lucius - Linné.

Brochet, Esox lucius

Parties supérieures d'un brun verdâtre ou olivâtre ; flancs marqués de ; taches jaunâtres ; parties inférieures blanches ou d'un blanc jaunâtre. Iris brun ou brun clair doré. Peut peser plus de 20 kilogrammes.

Très rare dans la Creuse en amont d'Argenton, il est moins rare en aval ; il y a quelques années, on a pris un Brochet de 18 livres à Saint-Gaultier, et un autre de 22 livres à Rivarennes ; de temps en temps on prend des sujets de 5 à 10 livres. Il est assez commun dans l'Anglin et le Cher, et commun dans la Bouzanne, la Claise, l’Indre, la Théols et le Fouzon.

On le trouve dans presque tous les étangs, même lorsqu'on ne l'y a pas mis ; il est apporté là à l'état d'œuf par les Oiseaux aquatiques. Certains de ces Oiseaux avalent les œufs des Brochets, les digèrent mal, et, dans leurs déjections, il se trouve des œufs qui peuvent encore se développer ; de plus, quelques œufs s'attachent aux pattes et aux plumes et sont ainsi transportés d'un étang dans l'autre.

Dans les étangs, il sert à empêcher les Alevins de devenir trop nombreux et de nuire au développement des sujets destinés à être vendus. Il détruit en immense quantité les Carpes, les Gardons et les autres Poissons ; au besoin il dévore les Rats d'eau, les petits des Oiseaux aquatiques et même les Batraciens. Dans les immenses étangs de la Brenne, il sert aussi à déplacer les Carpes, à les faire changer de canton, à les empêcher de trop se rassembler sur un même point ; c'est lui qui, selon l'expression populaire, les mène aux champs, les force, par la chasse qu'il leur donne constamment, à aller dans les endroits où souvent la nourriture est plus abondante ; on avouera que c'est là un terrible berger et que ce pâtre d'un nouveau genre doit prélever un large tribut sur le troupeau qu'il est chargé, non pas de garder, mais de bousculer et disperser impitoyablement.

Si, lorsqu'on pêche un étang, on a soin de remettre à l'eau les plus gros Brochets, on peut les faire arriver à une taille considérable ; en Brenne, on a pris des sujets de 20 à 23 livres.

Dans nos rivières, il vit presque toujours isolément et s'embusque dans les creux, les herbes, d'où il s'élance sur les autres Poissons.

Il fraye en février et mars, principalement du 15 février au 15 mars, dans les endroits herbus.

D'après le Dr Fatio, la femelle pond de 120 à 150 000 œufs dont l'éclosion a lieu 10 à 18 jours après la ponte. Dans son jeune âge, le Brochet se nourrit d'Insectes, de Larves et de Vers. Il peut reproduire dès sa seconde année.

Les petits Brochets sont détruits par les Hérons, et bien souvent nous avons trouvé leurs cadavres plus ou moins digérés dans le tube digestif de ces Oiseaux ; quant à adultes, ils ne craignent que la Loutre.

 


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