Prendre le petit chemin qui
suit la rive gauche de la Rivière forcée. Ce cours d'eau est en fait un canal de dérivation de la Théols,
créé au XVIIIe siècle pour alimenter en eau les
moulins qui jalonnaient son cours. Dès
le départ, au pied des premiers arbres, poussent quelques
pieds d'Arum d'Italie aux feuilles largement veinées de crème
et que l'on observera avant la poussée des Orties. Le chemin
est ensuite bordé de grands Frênes et de Saules blancs
dont le tronc disparaît sous le lierre. On remarquera que
cette liane vit à l'opposé des autres plantes en fleurissant
à l'automne et en fructifiant au printemps. Entre les Frênes,
Aubépines, Sureaux, Fusains, Prunelliers et Groseilliers
comblent l'espace. Une foule de passereaux, Fauvettes, Pouillots,
Merle, Mésanges, Rouge-gorge, Pinson, Troglodyte, Pigeon
ramier vivent dans le fouillis végétal humide qui
s'étend sur la droite. Dans la peupleraie, chaque printemps,
les Corbeaux freux nichent en colonie bruyante. Sur le chemin, comme
dans le sous-bois, on remarquera en avril les fleurs mauves du Lierre
terrestre ou jaunes et en étoile de la Ficaire fausse-renoncule.
En contrebas, sur les bords du ruisseau, de grosses touffes de Populage
des marais attirent l'œil par la teinte jaune d'or de leurs fleurs. Peu
avant d'atteindre le moulin des Chézeaux ,
impossible de ne pas remarquer en rive droite une imposante touffe de bambous.
Au niveau du bief, le chemin est détourné sur la droite
et rejoint une petite prairie sans grand intérêt pour
la faune et la flore. De retour sur la berge, on parvient à
l'une des stations de pompage qui alimentent Issoudun en eau potable.
Sous les Peupliers proches de la station, l'Alliaire forme en avril
un dense tapis blanc. Froissez une feuille de cette plante et vous
noterez une odeur prononcée… d'ail ! Le
chemin poursuit tout droit. Au début du printemps, il est
bordé des deux côtés par une ombellifère
des endroits frais, l'Anthrisque sauvage. Localement, s'y mêlent
la Cardamine des prés aux fleurs blanches à lilas
pâle et le Populage des marais. Quand le bateau faucardeur
s'est montré clément, les berges se parent en juin-juillet
de l'or des Iris d'eau et de la pourpre des Salicaires alors qu'en
surface flottent les longues lanières de la Glycérie
ou les feuilles brunes du Potamot coloré. La Grenouille verte
fréquente cette zone. Passé le
pont qui mène aux jardins ,
le chemin aborde une zone moins agréable. La berge garde
les stigmates des travaux menés voici quelques années
pour en colmater les nombreuses brèches. La végétation
y est pauvre, dominée par la Cardamine hérissée
et le Lamier pourpre. La vue aura tout intérêt à
se porter sur la rive droite, encore sauvage et peuplée de nombreux
passereaux. Les essences d'arbres y sont variées :
Érable sycomore, Noisetier, Sureau noir… sur lesquels prend
appui une liane, la Clématite. La Poule d'eau est régulière
sur cette portion de rivière comme le Martin-pêcheur
venu de la proche Théols. On y observe facilement le Chevesne
et, en été, une libellule aux ailes bleutées,
le Caloptéryx splendide. Au coude que
forme brusquement le cours d'eau ,
on quitte la zone urbaine. On recherchera là, en juillet,
les feuilles en forme de flèche de la Sagittaire, plante
devenue rare en Champagne berrichonne. Le canal se resserre quelque
peu. Sur ses berges, s'épanouissent en été
une foule de plantes aquatiques : Plantain d'eau, Menthe aquatique,
Lycope d'Europe, Myosotis des marais, Eupatoire chanvrine, Pulicaire
dysentérique, Scrofulaire aquatique… Le Populage des marais
formait ici avant travaux des populations impressionnantes. Le marais,
à droite, est le domaine du Rossignol philomèle, de
la Grive musicienne, du Coucou gris et de plusieurs espèces
de Pics (épeiche, vert, épeichette). Dans le champ,
à gauche, il n'est pas rare d'observer un ou deux Hérons
cendrés en maraude ainsi que le Faucon crécerelle. Au
bout de la ligne droite ,
la Rivière forcée bifurque sur la gauche alors que
la Théols la frôle de l'autre côté. On
gagne ainsi la ferme du Mez. Sur le chemin, au printemps, finit
de fleurir le Tussilage pas-d'âne, hôte des terrains
vagues humides. On remarquera surtout ses feuilles en cœur et l'aigrette
blanchâtre qui prolonge son fruit. Le Houblon, liane des lieux
humides, s'accroche à la végétation arbustive,
alors qu'à ses pieds se développe en juin la Reine
des prés. Il est ensuite possible de
prolonger jusqu'à la confluence de la Rivière forcée
et
de la Théols, trois cents mètres plus loin. Mais le
cheminement devient plus difficile sur une berge encore peu aménagée
pour la promenade et où la végétation obstrue
le passage. Il est donc préférable de rebrousser chemin
et de regagner le chemin du Colombier.
|