Le circuit emprunte le sentier
fléché. Sur les cent premiers mètres, il côtoie
sur la gauche une peupleraie envahie d'un sous-bois de Saule, d'Aubépine
et de Prunellier sur lesquels s'accrochent les tiges grimpantes
et les grappes de fruits rouges du Tamier .
Diverses plantes (Iris faux-acore, Consoude, Eupatoire chanvrine,
Lysimaque…) annoncent la proximité de l'eau. Une trouée
permet peu après d'apercevoir la source qui alimente le fossé
de ceinture du marais. Les arbres morts sont des reposoirs parfaits
pour le Héron cendré, hôte régulier des
lieux avec le Canard colvert. La haie s'enrichit
ensuite d'arbustes de milieu plus sec comme le Fusain d'Europe et
le Sureau noir sur lesquels prennent appui deux autres lianes, la
Douce-amère aux fleurs jaunes et violettes et la Clématite
vigne blanche dont on remarquera à l'automne le fruit prolongé
d'une longue arête plumeuse. Au pied de la haie, l'Iris fétide
est à rechercher. Après le pont
qui enjambe le fossé, le chemin se coule dans un tunnel de
verdure. À gauche, un épais taillis de Saule
marsault, domaine de passereaux comme la Fauvette à tête
noire, le Troglodyte et parfois la Bouscarle de Cetti. À
droite, le fossé aux eaux cristallines est bordé de
Lycope d'Europe, de Menthe aquatique et d'Épilobe hirsute
auxquels se mêlent un arbuste des sols humides, la Bourdaine,
et une autre liane, le Houblon, reconnaissable au printemps à
ses feuilles proches de celles de la vigne et à l'automne
à ses fruits en forme de cône marron. Le
sentier traverse quelques passages un peu humides où s'impriment
par moments des traces de Sanglier et de Chevreuil, deux mammifères
présents dans les bois alentours. C'est également
l'occasion de remarquer la teinte noire du sol. Il s'agit en fait
de tourbe, un matériau constitué au fil des siècles
par la matière végétale en décomposition
dans un milieu gorgé d'eau. Le marais qui borde le second
plan d'eau repose en grande partie sur une tourbière de type
alcalin, c'est-à-dire installée sur un sous-sol calcaire.
Il s'agit de l'une des dernières de Champagne berrichonne.
Ce type de milieu est en régression partout et mérite
d'être préservé. Sur le
sol tourbeux du chemin, et profitant de petites plages peu enherbées,
se développe à partir de juin une plante très
discrète mais protégée, la Samole de Valérand.
Par la droite, le sentier se rapproche maintenant du coteau sec
de Roussy, remarquable par ses pelouses calcicoles et son boisement
de Chêne pubescent. Sur la gauche, le taillis de Saule s'éclaircit
et fait place au foisonnement de la végétation palustre.
Une plante forme des peuplements si denses qu'ils étouffent
le reste de la flore ; c'est le Cladium marisque. On notera
ses grandes feuilles dentelées sur le bord, atteignant jusqu'à
200 cm, ainsi que sa tige florale de 2,5 mètres
de hauteur ! Le chemin aborde maintenant
une jeune peupleraie. De chaque côté, se développent
deux plantes d'aspect assez proche : le Pigamon jaune et la
Reine des prés. Continuer tout droit après avoir franchi
la passerelle .
On atteint rapidement un bras de la rivière Arnon aux eaux
calmes . C'est le domaine du Nénuphar jaune que fréquentent
régulièrement la Poule d'eau et le Canard colvert.
Prendre à droite le chemin qui longe la berge. En bordure
de cours d'eau, on remarquera l'Aulne glutineux, arbre aux feuilles
arrondies dont les racines captent l'azote présent dans l'eau. Bientôt,
se dresse l'ancien moulin dont le mécanisme a malheureusement
disparu. À proximité, la vue sur une ancienne
carrière permet de comprendre la nature du sous-sol qui constitue
le coteau et la végétation qui s'y développe.
Le sol, superficiel, repose sur des bancs de calcaire très
épais. Un sol sec et chaud où se développe
une végétation d'affinité méditerranéenne.
On la découvre sur la pelouse sèche
qui
s'étale de part et d'autre du chemin : Hellébore
fétide, Sauge des prés, Euphorbe petit-cyprès,
Thym serpollet, Hélianthèmes… ainsi que diverses orchidées. On
parvient au grand chemin qui gagne la ferme de Roussy. Le prendre
à droite en longeant un petit bois où l'on remarquera
en lisière la Viorne lantane, le Fusain, l'Épine-vinette,
le Nerprun purgatif et d'autres arbustes encore . Ce bois surplombe
une autre pelouse sèche, très riche sur un plan botanique
mais où l'on ne pénétrera pas en raison de
son caractère privé. Poursuivre
sur le chemin jusqu'à la première bifurcation. C'est
la partie la moins agréable de la balade. Toutefois, on pourra
s'intéresser aux plantes messicoles qui égaient, nombreuses,
les bordures : Pensée des champs, Coquelicot, Bleuet, Géraniums,
Mauves, Chardon Marie ou le rare Miroir de Vénus. Au
croisement, prendre le chemin qui descend à droite et qui
rejoint la zone des chalets, point d'arrivée de la promenade.
La haie abrite divers passereaux dont le Bruant jaune alors que
l'Œdicnème criard, oiseau des steppes pierreuses, installe
parfois son nid dans les champs à gauche.
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